Comme pour la majorité des maladies chroniques, le pronostic et la qualité de vie des patients sont étroitement liés à leur degré d'implication dans la gestion de leur maladie. Cette implication passe nécessairement par une connaissance de la pathologie et des traitements qui s'y rapportent.
L'éducation est capitale
Le médecin joue un rôle moteur essentiel dans cette éducation mais se heurte souvent à de nombreuses difficultés.
Pourtant, cette éducation est capitale : perte de poids (une baisse de 5 kg divise par deux le risque d'arthrose), exercice physique (afin d'avoir une meilleure musculature, notamment du quadriceps), port de semelles amortissantes (diminution de la contrainte du genou), éventuellement utilisation de cannes, économie articulaire en évitant les activités trop violentes (port de charges lourdes, VTT, sport de contact...).
Le traitement médical fera appel au paracétamol, puis aux AINS lorsqu'il existe des signes inflammatoires. Les antiarthrosiques d'action retardée apparaissent également intéressants et prometteurs du fait de leur effet symptomatique mais également chondroprotecteur de certaines molécules, comme la diacéréine. En effet, comme l'a montré l'étude ECHODIAH (étude d'évaluation de l'Effet CHOndromodulateur de la DIacéréine dans l'Arthrose de Hanche) (Cf. encadré), cette molécule ralentit significativement la progression radiologique de l'arthrose. A un stade ultérieur, avant le stade ultime de la chirurgie, d'autres méthodes pourront être utilisées avec plus ou moins de succès : injection intra-articulaire de corticoïdes, injection d'acide hyaluronique, lavage articulaire. En fait, dans la majorité des cas, ces différents traitements seront utilisés en association, chaque décision devant être prise au cas par cas, avec une démarche pragmatique fondée sur la notion d'objectifs thérapeutiques à atteindre.
Un nouvel outil : ART-ROSE
Avec le temps, le patient devra apprendre à gérer lui-même son traitement, ce qui est particulièrement important pour la compliance vis-à-vis d'un traitement long. Dans cette optique, et afin d'aider les médecins, les Laboratoires Negma-Lerads développent en partenariat avec les rhumatologues un outil appelé ART-ROSE. Cet outil, en cours de réalisation, sera à joindre au dossier. Il sera mis à la disposition des médecins pour les aider à choisir les objectifs prioritaires et à assurer un suivi individualisé de chaque patient.
D'après les communications du Pr P. Ravaud et du Dr J.-P. Aubert, lors d'un déjeuner débat organisé par les Laboratoires Negma-Lerads dans le cadre des 4es Assises nationales thérapeutique et médecine générale.
ECHODIAH et la radiologie
Etude multicentrique, randomisée, en double insu, l'étude ECHODIAH a évalué l'effet de la diacéréine sur la progression du pincement articulaire pendant une durée de trois ans chez 507 patients souffrant de coxarthrose. Elle a comparé la prise matin et soir de 50 mg de diacéréine (n = 255) à celle du placebo (n = 252). L'efficacité a été évaluée selon les deux critères principaux suivants : pourcentage de patients aggravés radiologiquement (définis par une diminution radiologique de plus de 0,5 mm de l'interligne articulaire) ; vitesse annuelle du pincement de l'interligne articulaire (mm/an). Au total, 269 patients ont terminé l'étude. A trois ans, selon l'analyse en intention de traiter, la proportion de patients subissant une progression radiologique de plus de 0,5 mm est significativement moindre dans le groupe diacéréine que dans le groupe placebo (50,7 % versus 60,4 % ; p = 0,036). La vitesse annuelle de pincement (0,39 mm/an) n'est pas significativement différente entre les deux groupes. La signification clinique de ces résultats en termes de pronostic n'est pas connue.
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