Un groupe de chercheurs japonais a récemment mis au point un nouveau traitement des artériopathies athéromateuses des membres inférieurs, fondé sur l'injection de cellules souches de la moelle osseuse et dont les premiers résultats, publiés dans le « Lancet » du 10 août, apparaissent d'ores et déjà très encourageants.
La technique de l'équipe de Hiroaki Matsubara (Kansai Medical University, Osaka) consiste à prélever chez le patient, sous anesthésie générale, 500 ml de moelle osseuse afin d'en obtenir un concentré riche en cellules souches. Ce concentré est ensuite réinjecté au sujet, dans les tissus musculaires du mollet.
Cette approche a été ainsi expérimentée chez 47 patients âgés de 60 ans en moyenne, qui souffraient tous de formes graves d'artérite des membres inférieurs. Quatre semaines plus tard, 37 des patients ont fait état d'une nette atténuation, voire d'une disparition de leurs douleurs ; parallèlement, 6 des 10 sujets atteints d'ulcères de jambe ont constaté une amélioration de ces derniers et, plus encore, des amputations d'orteils qui apparaissaient inéluctables chez 20 patients ont pu être évitées dans 15 cas. Les effets bénéfiques enregistrés chez ces patients étaient toujours manifestes six mois après le traitement.
Les auteurs de cette étude considèrent que, « compte tenu de l'aptitude naturelle de la moelle osseuse à générer des cellules souches endothéliales ainsi que divers facteurs angiogéniques, l'implantation de cellules médullaires mononucléées pourrait permettre d'induire une angiogenèse thérapeutique efficace en toute innocuité ».
Les résultats très prometteurs obtenus par cette équipe demandent, bien sûr, à être confirmés par d'autres études. S'ils sont effectivement validés, cette stratégie thérapeutique constituerait un progrès considérable dans la prise en charge d'une pathologie grave, dont l'évolution naturelle est toujours mortelle.
« Lancet » 2002 ; 360 : 427-35.
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