La journée de carence était-elle une bonne mesure pour la santé financière de l’hôpital? En tout état de cause, son instauration en 2012 par le gouvernement de Nicolas Sarkozy a entraîné une chute significative des arrêts de travail de courte durée. Ils ont reculé de 40 % dans la fonction publique hospitalière, selon les chiffres communiqués par le courtier en assurances Sofaxis. C’est la première fois qu’une tendance à la baisse est observée depuis six ans. Elle ne devrait pas se reproduire en 2014. Le jour de carence a été supprimé par Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique parce qu’« injuste, inutile, inefficace ». Selon la ministre, il y avait une nette différence de prise en charge entre les salariés du privé et ceux de la fonction publique hospitalière. 64 % des salariés du secteur concurrentiel bénéficient d’une couverture complémentaire qui prend en charge la perte de revenus. Ce qui n’était pas le cas pour les fonctionnaires.
Surtout, cette réduction des arrêts de courte durée est largement compensée par l'augmentation de ceux de longue durée. Les absences de plus de 15 jours ont en effet progressé de 10 % à l’hôpital. Cette hausse s’explique notamment par le vieillissement de la pyramide des âges. La réforme des retraites commence ici à produire ses premiers effets avec une augmentation des absences observées chez les agents situés en bas de la hiérarchie et soumis à des tâches physiques, répétitives. Dans le même temps, les pathologies musculosquelettiques sont mieux reconnues.
A l'annonce de la suppression du jour de carence, la Fédération hospitalière de France s’était alors levée vent debout contre la mesure. Et avait chiffré entre 65 à 75 millions d’euros les économies générées par l’instauration du jour de carence. Cette évaluation est en grande partie validée par Bercy. Selon la loi de finances 2014, la suppression du jour de carence à l’hôpital coûtera 64 millions d’euros aux finances publiques.
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