L'Argentine a fait un pas historique vers le droit à l'avortement : la chambre des députés a voté un projet de loi visant à légaliser l'IVG pendant les 14 premières semaines de grossesse, malgré l'opposition de l'Église. Le « oui » l'a emporté avec 129 voix (125 contre), au terme de 22 heures de discussions.
À l'annonce des résultats du vote des députés, une clameur, des cris de joie ont retenti sur la place du Congrès de Buenos Aires. Aujourd'hui, les Argentines ne peuvent avorter légalement qu'en cas de viol ou de danger pour la santé de la femme enceinte.
Les évêques se sont mobilisés pour tenter de convaincre les parlementaires de ne pas voter la loi, allant même jusqu'à les menacer d'excommunication. Dans une lettre, le pape François avait appelé les Argentins à rejeter la loi sur l'IVG. Le vote du texte en première lecture devra être confirmé au Sénat, plus conservateur.
Le mois dernier, la légalisation de l'avortement en Irlande – un autre pays à forte tradition catholique – donne de l'espoir aux militantes argentines.
Légalisé en 1967 au Royaume-Uni, en 1975 en France, l'avortement est encore largement illégal en Amérique latine, sauf à Cuba (depuis 1965), en Uruguay (2012) et dans la ville de Mexico. Malte reste le seul pays de l'Union européenne où l'IVG est totalement interdite. En cas d'infraction, la peine encourue va de 18 mois à trois ans de prison. L'avortement est illégal en Andorre et à Saint-Marin, qui sont en Europe mais pas dans l'UE, ainsi qu'au Vatican.
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