Après un an environ de négociations entre l’URPS (Union régionale des professionnels de santé), l’Ordre régional des médecins et l’ARS (Agence régionale de santé), les gardes de nuit profonde ont été supprimées sur la majeure partie (environ 75 %) du territoire de la région Aquitaine, et remplacées par un aiguillage par le Centre 15, grâce à une régulation renforcée. Les secteurs qui conservent la garde de nuit profonde sont les zones urbaines où officie SOS Médecins, et les zones rurales où le premier centre de santé est situé à plus de 30 minutes. Cette décision est entrée en vigueur le 1er septembre dernier.
Patrick Richard, directeur de l’offre de soins de l’ARS, explique qu’il fallait arriver à ne pas dépasser l’enveloppe attribuée à la PDS ambulatoire (11,5 millions d’euros, en baisse de 4 %). Mais il précise au « Quotidien » qu’en contrepartie de l’arrêt des gardes à minuit, le montant de l’astreinte versée aux régulateurs est passé de 69 à 92 euros de l’heure. Ceux-ci voient en effet leur responsabilité alourdie, puisque le choix qui s’offre désormais à eux est de demander au patient d’attendre jusqu’au lendemain, ou de lui envoyer un véhicule SMUR.
L'impression de subir une double peine
À l’URPS d’Aquitaine, le Dr Michel Durenque (secrétaire général adjoint) juge que les négociations avec l’ARS « ne se sont pas trop mal passées ». Problème, c’est dans les zones où les gardes de nuit profonde ont été maintenues que les médecins rechignent à continuer à les assurer. « Ces zones sont essentiellement situées en Dordogne, continue le Dr Durenque, un département où la démographie médicale n’est pas bonne et où la moyenne d’âge des médecins est élevée. Ils ont l’impression de subir la double peine. »
Résultat, un certain nombre d’entre eux se sont déclarés non volontaires pour la PDS. Selon Michel Durenque, les médecins non volontaires de deux secteurs de garde de ce département ont reçu hier des réquisitions préfectorales. Le bâton a encore de beaux jours devant lui.
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