L'UNIVERSITÉ catholique de Lille, qui dispose d'un important pôle santé, avec plusieurs filières médicales et un groupement hospitalier de 700 lits, souhaite s'emparer du problème de la dépendance. Devant l'étendue des besoins, elle va créer un centre médico-social universitaire associant enseignement, recherche et soins autour de la dépendance et du handicap et de la citoyenneté. L'équivalent d'un centre hospitalo-universitaire voué au secteur sanitaire.
On évalue entre 1,2 et 4 millions le nombre d'adultes souffrant d'un handicap physique ou psychique, et à pas loin de 1 million le nombre de personnes de grand âge. Selon les projections démographiques, 2,4 millions de Français auront plus de 85 ans en 2020. Or un quart de cette classe d'âge présente une maladie neuro-dégénérative. C'est dire l'ampleur du problème que représente la dépendance.
«La croissance du handicap et de la dépendance est l'un des corollaires des progrès de la médecine et de l'allongement de la durée de la vie. Aujourd'hui, on survit à des événements de santé graves, constate le Dr Bruno Pollez, président du nouveau pôle universitaire. Si l'on veut permettre aux personnes dépendantes de participer activement à la vie de la cité, et pas seulement de lutter contre leur maladie, il faut aborder la dépendance de manière pluridisciplinaire, sous l'angle sanitaire et social, mais aussi éthique, juridique, scientifique. Seul un pôle universitaire peut nourrir cette réflexion d'ensemble.»
C'est dans cette optique que la Catho de Lille crée son centre médico-social universitaire, nouveau concept alliant un pôle de formation, un centre de recherches et des services de soins spécifiques. Plusieurs établissements vont être construits autour du centre hospitalier Saint-Philibert (350 lits), à Lomme, dans le cadre d'une vaste opération d'aménagement baptisée Humanicité.
Constellation d'établissements.
Sur un terrain de 15 hectares appartenant à l'institut catholique vont trouver place la Maison Jean-XXIII vouée aux soins palliatifs, un centre d'hospitalisation à domicile spécialisé dans les soins aux personnes souffrant de maladies invalidantes, une ferme socio-éducative pour jeunes traumatisés crâniens, un foyer d'accueil pour sans-domicile-fixe souffrant du syndrome de Korsakoff, un EHPAD spécialisé dans l'accueil de personnes dépendantes, sourdes de naissance, un service d'accompagnement par le travail (ancien CAT)… Bref, une constellation d'établissements – dont plusieurs unités mobiles – spécialisés dans l'accompagnement des personnes dépendantes.
«La construction de ce pôle va permettre de développer une communauté sanitaire et médico-sociale autour de ces thématiques, et de promouvoir des innovations en matière de pratiques professionnelles», se félicite le Dr Bruno Pollez, soulignant l'intérêt de développer une réflexion collective sur la dépendance.
Les premiers coups de pioche de ce vaste ensemble seront donnés à l'automne 2008. Dès 2010, trois unités devraient ouvrir leurs portes, en attendant l'arrivée progressive des autres établissements.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature