Les médecins généralistes sont remontés contre la parution de l’arrêté du 11 juin 2013, précisant la liste de tests qui ne constituent pas un examen de biologie médicale, et sont confiés aux infirmiers, sages-femmes, ou pharmaciens.
C’est en particulier la délégation aux pharmaciens des tests de dépistage pour la grippe et l’angine à streptocoque du groupe A qui concentre le mécontentement des généralistes.
L’UNOF-CSMF souligne que « la démarche médicale se compose d’un interrogatoire, d’un examen clinique et d’un diagnostic, qui peut être aidé par des tests rapides qui ne sont pas une fin en soi mais simplement un outil complémentaire ». Le syndicat s’inquiète du remplacement de ce processus de diagnostic par une « gadgétisation de la prise en charge médicale ».
« Certaines délégations de tests aux sages-femmes, aux infirmières, ou aux pharmaciens sont légitimes, comme, pour ces derniers, le test capillaire d’évaluation de la glycémie », nuance de son côté le Dr Claude Leicher, président de MG France.
Précédent amer de l’AVK
Mais le Dr Leicher est lui aussi très critique à l’égard des deux autres tests. « Le test nasopharyngé de la grippe n’est utilisé que dans les réseaux sentinelles. Il n’y a aucune pertinence à ce qu’il soit proposé par des pharmaciens dans une perspective diagnostique. Et le test oropharyngé des angines à streptocoque du groupe A sert à confirmer ou infirmer une suspicion, pour décider d’une prise en charge avec antibiotiques. Or les pharmaciens ne sont ni prescripteurs ni examinateurs », explique le Dr Leicher.
Ce nouvel arrêté suscite d’autant plus la colère des généralistes que la délégation (rémunérée à hauteur de 40 euros) du suivi des patients sous AVK aux pharmaciens ne passe toujours pas. « Cette décision de la Caisse nationale d’assurance-maladie est incohérence. La solution n’est pas d’éclater les tâches entre médecins et pharmaciens, mais d’organiser une bonne coopération », commente le Dr Leicher.
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