La ministre de la Santé a annoncé sur RMC Info qu'elle allait «s'employer à résoudre le problème de formation continue des médecins», en réponse au rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) dénonçant l'emprise du marketing des laboratoires pharmaceutiques sur le corps médical et selon lequel l'industrie consacre au moins 3 milliards d'euros aux trois quarts sous la forme de la visite médicale (« le Quotidien » du 5 novembre). «Pourquoi il y a ce taux de visites médicales? C'est parce que les médecins ont de vrais problèmes de formation médicale continue et d'évaluation des pratiques professionnelles. L'industrie pharmaceutique s'est engouffrée dans ce vide», estime Roselyne Bachelot. «Nous devons résoudre cette question, et je vais m'y employer avec les syndicats de médecins et le Conseil national de l'Ordre», a-t-elle ajouté. La ministre de la Santé entend par ailleurs «réfléchir sur le rôle destrois institutions destinées à assurer l'information des médecins et à la garantir» : la Haute Autorité de Santé (HAS), l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), et la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM). «Il faut mettre ces institutions autour d'une table, réfléchir à leurs missions, à leurs moyens, tout cela demandera des dispositions législatives, mais on peut avancer vite, en tout cas, dans le courant 2008», a ajouté la ministre. Rendu public vendredi dernier, le rapport de l'IGAS accable les pouvoirs publics. Il juge leur action «timide» et «limitée au regard de l'action de l'industrie pharmaceutique». Le rapport appelle à «une action plus vigoureuse» pour limiter l'influence de l'industrie pharmaceutique sur les médecins, et à réduire «de moitié les dépenses de promotion» des laboratoires. Les déclarations de la ministre de la Santé amènent à se poser la question du financement du futur dispositif de FMC obligatoire. Le gouvernement entend-il revenir sur la signature par Xavier Bertrand et Les Entreprises du médicament (LEEM) du code de bonnes pratiques sur le financement par l'industrie de la FMC (« le Quotidien » du 13 novembre 2006) ? Il était pourtant apparu indispensable au gouvernement, comme au LEEM, de clarifier les conditions de financement de la FMC par l'industrie après un précédent rapport de l'IGAS du début de l'année 2006. Ce dernier estimait déjà que la frontière dans le financement de la FMC par l'industrie était floue entre «promotion» et «formation». Il y a quelques jours, cependant, du coté du ministère de la santé, on affirmait qu'il n'était pas question de revenir sur cet accord entre l'industrie et le précédent gouvernement.
La FPC en chiffres
L'enveloppe consacrée à la FPC a évolué ces dernières années. Elle était de 24,6 millions d'euros en 2006. Elle a atteint 39,5 millions d'euros en 2007. En 2008, le budget a été revu à la baisse avec 35,6 millions d'euros car une enveloppe de près de 6 millions d'euros a également été ouverte en 2008 par l'OGC pour des actions d'évaluation des pratiques professionnelles (EPP). La mise en place, quoique très lente, du dispositif de formation médicale continue obligatoire a entraîné un appel d'air très important. L'OGC a ainsi reçu 126 demandes d'organismes pour l'année 2008 – cent huit ont été acceptées. Le nombre de demandes d'agrément de projets de formation s'est envolé en 2008 avec 2 155 projets déposés – contre 1 487 en 2007. Mais tandis que plus de 1 000 formations avaient été agréées pour 2007, ce ne sont que 579 formations (dont 226 doivent être confirmées) qui ont été agréées pour 2008. Elles pourront toutefois accueillir davantage de médecins, près de 47 400.
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