Le rendez-vous est fixé à 10h30 lundi matin dans le bureau de la ministre. A la veille de l’ouverture du débat parlementaire sur la loi de santé, Pierre-Louis Druais remettra donc officiellement à Marisol Touraine son rapport sur la valorisation et la place de la médecine générale dans le système de santé. En marge du congrès de la médecine générale qui s’est achevé samedi à Paris, le président du Collège de la médecine générale expliquait qu’au cours de cette rencontre, la ministre devait lui indiquer le sort de ses propositions. Et notamment, faire la distinction entre celles qui seraient traduites dans le projet de loi de santé (il contiendra finalement un chapitre consacré à la médecine générale) et celles qui seront débattus lors de la conférence santé promise par Manuel Valls pour l’automne.
Cette entrevue est d’autant plus attendue qu’on attendait un peu la ministre de la Santé sur ce terrain au Congrès de la médecine générale. Or elle ne s’y est pas rendu finalement. Son absence alimentant toutes les conjectures. Sur le fond, les principales dispositions du rapport sont connues. Toute l’habileté du Pr Druais étant d’avoir associé à sa rédaction un petit groupe de membres du conseil d’administration du Collège, comprenant aux côtés de Bernard Gay (ex-président du CNGE), Paul Frappé (président du conseil scientifique du Congrès 2015), mais aussi Marie-Hélène Certain (MG France) et Michel Combier (Unof). Ce large éventail de sensibilités renforçant d’autant les 12 axes promus par la Mission Druais.
Les uns et les autres ont d’ailleurs détaillé ensemble les propositions de la Mission en fin d’après-midi vendredi lors d’une séance plénière du Congrès de la médecine générale. Parmi ces préconisations, on trouve notamment posé le principe de l’équité de traitement pour la médecine générale avec les autres spécialités et la nécessaire hiérarchisation du système de santé autour du médecin traitant : l’idée étant, non seulement de recentrer le système de santé sur les soins primaires, mais aussi de renforcer le rôle de gate keeper du généraliste. Le choix prioritaire de la pluridisciplinarité y est posé, "mais sans modèle unique", rapppelle Marie-Hélène Certain. Le rapport plaide aussi pour la création d’une consultation longue et le renforcement des forfaits. A commencer par la création de forfaits structure qui pourraient être modulées selon les lieux (médecins de montagne, agglomération à loyers élevés, déserts médicaux...).
Le rapport s’intéresse aussi à la formation avec, concernant le DPC, une demande de simplification de l’offre et de l’obligation et une revendication de co-gestion par la profession. Côté formation initiale, on réclame une quatrième année pour les internes en médecine générale qui feraient donc deux semestres supplémentaires. Et un vrai effort de création de postes d’enseignants : le but étant d’arriver à 250 titulaires temps plein (contre 50 aujourd’hui) et 500 enseignants associés (vs 200) , soit un rythme de 20 nominations de titulaires et de 30 associés par an pendant 10 ans!
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