La journée de grève des généralistes avec fermeture des cabinets pour réclamer des moyens pour la médecine de proximité a été suivie vendredi par 30 à 40% de la profession qui aurait fermé leur cabinet, selon MG France... et par 6,5% d'entre eux, selon le ministère de la Santé qui, les fois précédentes, avait été quand même plus généreux dans ses estimations. «Non à l’humiliation de la médecine générale»: à Lyon ils étaient 200 selon les organisateurs (120 selon la police) à manifester de 10h à 12h, pour exprimer leurs craintes et expliquer leurs revendications auprès de la population. Emmenés par Florence Lapica, tête de liste MG Franc en Rhône Alpes, ils ont défilé de la gare de Part Dieu à la préfecture. Ils ont été reçus par une représentante du préfet et par le directeur de l’ARS Denis Morin. A Montreuil (Seine-Saint-Denis) le pique-nique devant le siège de cnamts a rassemblé cinquante à cent praticiens, et le directeur général de la Caisse, Frédéric Van Roekeghem est descendu saluer les responsables syndicaux présents, et notamment Jean-Paul Hamon (Union Généraliste) et Claude Leicher (MG France). Les manifestants arboraient casquettes et tee-shirts blancs et déployaient des banderoles: «Médecins en colère», «Médecins en grèves» ou encore «Suppression de l’ordonancier bizone», allusion évidente au cas du Docteur Didier Poupardin de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), en conflit avec sa Caisse sur les ALD, et qui doit être jugé en septembre. Comme à Paris et à Lyon, une dizaine de rassemblements se sont déroulés vendredi, à l’appel de cinq syndicats (MG France, SMG, SNJMG, UC et UGé) : pique-nique devant la cpam du Morbihan, manifestation devant le siège de l’ARS à Bordeaux ou devant la cpam de Toulouse,...
AG extraordinaire après la Journée des «généralistes en colère»
Au lendemain de cette journée d’actions, le syndicat de Claude Leicher continue de surfer sur la vague de mécontentement. En effet, ce samedi, MG France réunit son comité directeur qui doit approuver les trois thématiques de campagne pour les élections de septembre aux URPS. La première concerne les conditions de travail et la rémunération des généralistes. « Une fois que le droit à la cotation en Cs sera effectif, nous allons pouvoir réfléchir à la diversification des modes de rémunération, explique Claude Leicher, président de MG France. Nous voulons développer une nouvelle rémunération forfaitaire complémentaire au paiement à l’acte et basé sur le médecin traitant. Celle-ci peut être éventuellement modulable ». Ce qui correspond plus ou moins à une extension du forfait ALD qui concerne moins de 6 % des patients. En outre, MG France demande la généralisation du médecin traitant pour tous les assurés, dès la naissance. Les relations avec l’Assurance-maladie font aussi partie du programme, alors que MG France estime qu’elles ont de plus en plus tendance à se dégrader. « Pour ne donner qu’un seul exemple, dit Claude Leicher, des médecins traitants se voient en ce moment reprocher le fait que leurs patients n’ont pas renvoyé le formulaire de médecin traitant et la CPAM leur demande à eux de rembourser des indus versés aux patients ».
Le deuxième thème est plus neuf : MG France veut réfléchir à la manière d’améliorer les relations avec les autres spécialités. « Nous avons conscience que le dispositif de médecin traitant a pu déstabiliser certaines spécialités, juge le président de MG France. Nous voulons que notre rôle de médecin traitant soit reconnu par les autres spécialités, comme nous sommes prêts à reconnaître la nécessité de la valorisation de celui de consultant ».
La troisième thématique concerne l’organisation des soins. « On se rend bien compte qu’on ne peut pas faire des maisons de soins partout, explique Claude Leicher. C’est pourquoi nous défendons l’idée d’équipe de soins de premier recours pour que tout le monde puisse travailler ensemble. Il vaut mieux que la profession s’empare de la problématique de l’accès aux soins sur tout le territoire, plutôt que de laisser l’État écrire tout seul des schémas régionaux ». Ces trois thématiques sont discutées toute la journée de samedi en comité directeur avant l’assemblée générale extraordinaire de dimanche. Les listes des candidats de MG France pour les élections sont quasi bouclées.
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