Après une interdiction de plus de trente ans, prononcée en 1983 au début de l’épidémie de sida, les États-Unis ont pris la décision d’ouvrir le don du sang aux homosexuels sous condition, à savoir l’obligation d’une abstinence sexuelle pendant un an. Avec cette mesure, l’Agence américaine des médicaments (FDA) emboîte le pas à la France, en Australie et au Japon.
En France, la ministre de la santé Marisol Touraine avait annoncé dès novembre vouloir inscrire dans la loi de santé récemment votée que le don du sang serait autorisé aux homosexuels n’ayant pas eu de relations sexuelles dans les 12 mois précédant le don.
Peter Marks, directeur adjoint du centre de recherche de la FDA, commente cette prise de position : « Les données scientifiques les plus précises dont nous disposons justifient cette période d’attente de 12 mois aux États-Unis. » La FDA explique « avoir pris en considération plusieurs données récentes, des études sur l’épidémiologie et les rapports d’autres pays ayant changé leur politique sur le don du sang des homosexuels ».
Pour certains défenseurs des droits des homosexuels, cette décision est loin d’être satisfaisante car « toujours discriminatoire » et « ne correspondant pas à la réalité du dépistage du VIH », a réagi Dan Bruner, l’un des responsables de la clinique Whitman-Walker Health (Washington), spécialisée dans les soins aux LGBT (Lesbian Gay Bi Trans) et dans la prise en charge du VIH. En Europe, plusieurs pays autorisent depuis des années le don du sang aux homosexuels avec ou sans condition.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature