La vertébroplastie et la kyphoplastie sont des méthodes en plein développement. Elles constituent un traitement local antalgique des tassements vertébraux ostéoporotiques. Elles s'adressent donc à des patients ostéoporotiques, souvent assez âgés.
La vertébroplastie est une technique de radiologie interventionnelle, qui a été mise au point par Hervé Deramond (Amiens), il y a une dizaine d'années. Elle consiste à faire pénétrer une aiguille dans la vertèbre tassée, puis à injecter du ciment acrylique (le même que celui utilisé pour sceller les prothèses de hanche), le polyméthylmétacrylate (PMMA). Elle est généralement réalisée par des radiologues. Initialement proposée pour traiter les angiomes vertébraux agressifs, la vertébroplastie a rapidement été employée comme traitement local des tassements vertébraux ostéoporotiques (ainsi que des métastases) ; l'objectif étant de solidifier la vertèbre, mais surtout de calmer rapidement la douleur et d'éviter un décubitus prolongé.
La kyphoplastie est une méthode beaucoup plus récente, puisqu'elle vient d'apparaître en France. Elle a été mise au point par un chirurgien californien en 1998. Elle est généralement réalisée par des chirurgiens orthopédistes. Le principe est le même avec une petite variante : un ballonnet dégonflé est introduit avec l'aiguille (qui est de calibre plus important que pour une vertébroplastie). Le ballonnet est gonflé à l'intérieur du corps vertébral, afin de redresser la vertèbre tassée et de lui redonner de la hauteur. Le ballonnet est ensuite retiré, et le ciment est alors injecté sous faible pression dans la cavité qui a ainsi été créée. Les vertèbres concernées sont notamment celles qui se trouvent au voisinage de la charnière dorso-lombaire : thoraciques basses ou lombaires. L'objectif est de solidifier la vertèbre et calmer la douleur, mais aussi et surtout de corriger la cyphose. Plusieurs dizaines de milliers de fractures ont déjà été traitées par cette méthode, principalement aux Etats-Unis. Il faut signaler le coût élevé de la procédure.
Des évaluations encore nécessaires
Ces deux méthodes sont très intéressantes sur le plan conceptuel, apportent une vision active du traitement des tassements vertébraux, et donnent apparemment de bons résultats. Cependant, des évaluations rigoureuses sont encore nécessaires pour pouvoir les intégrer au mieux dans notre panoplie thérapeutique. Leur évaluation n'est pas encore terminée (une étude contrôlée multicentrique pour évaluer la kyphoplastie est en cours), leurs indications ne sont pas encore parfaitement établies et leur rapport bénéfices/risques n'a pas été parfaitement précisé. De plus, il s'agit d'un traitement local, et il ne faut pas oublier de prendre en compte et de traiter l'ostéoporose en tant que maladie générale. Enfin, ces méthodes ne doivent pas remplacer un traitement antalgique. Elles doivent rester des interventions ponctuelles, résultant d'une décision pluridisciplinaire, dans le cadre du traitement général de l'ostéoporose.
D'après un entretien avec le Dr Pierre Hardouin, laboratoire de recherche sur les biomatériaux et les biotechnologies (LR2B) ULCO, et groupe Hopale, Berck-sur-Mer.
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