C’EST INEVITABLE, l’équilibre familial est chamboulé lorsque survient l’accident d’un parent. Plusieurs études ont montré les effets du traumatisme crânien d’un parent sur les comportements des enfants. Il y aurait chez certains plus de passages à l’acte, plus de problèmes relationnels et émotionnels liés aux changements intervenus dans les capacités parentales du parent blessé, mais du fait également de l’état dépressif de l’autre parent, épargné. Même en l’absence de symptômes manifestes, les jeunes nourrissent de forts sentiments de solitude, d’insécurité et d’impuissance.
Face à ce constat, la réflexion sur les modalités d’annonce (du traumatisme ou de la lésion cérébrale acquise de l’un de leurs parents) aux enfants et aux adolescents est «quasi inexistante», estime le Crftc. De la même façon, rien n’est vraiment prévu quant à leur accueil au sein des services et des institutions qui s’occupent de leur parent malade.
C’est pourquoi le Crftc, en plus d’une plaquette d’informations, propose une série de recommandations. «L’aide aux enfants et aux adolescents doit être le plus précoce possible, estime le centre. La mise en jeu du pronostic vital à la phase initiale, puis les efforts entrepris pour une réinsertion familiale, sociale et professionnelle sont sources d’interrogations permanentes, pour lesquelles les professionnels peuvent apporter des réponses.»
Ces documents devraient être diffusés dans les services franciliens d’urgence, de neurochirurgie, de pédiatrie, de mpr (médecine physique et de réadaptation), de pédiatrie, et auprès de professionnels libéraux (pédiatres, pédopsychiatres, neuropsychologues et psychologues).
Et puis l’aide au conjoint non blessé doit elle aussi être pensée, dans ses aspects sociaux, quotidiens, psychologiques. L’aide au parent cérébro-lésé, par rapport à ses fonctions parentales, doit aussi faire partie des préoccupations des soignants. Des programmes de rééducation et de réadaptation de façon personnalisée et en fonction des capacités du blessé devraient être envisagés.
Les médecins qui suivent le patient doivent proposer une rencontre avec les enfants et leur fournir des informations. Enfin, insiste le Centre, la formation des soignants à l’accueil des familles et des enfants doit faire partie des préoccupations des structures qui prennent en charge les patients cérébro-lésés.
Les travaux de recherche, livrets et recommandations de bonnes pratiques sont disponibles auprès d’Isabelle Pouret, Centre ressources francilien du traumatisme crânien, pavillon Leriche, hôpital Broussais (75014 Paris), tél. 01.56.53.69.90, www.crftc.org.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature