LA FONDATION Bristol-Myers Squibb et le Baylor College of Medicine de Houston (Etats Unis) constituent actuellement un vaste corps de pédiatres volontaires afin d'envoyer en Afrique quelque 300 praticiens (pédiatres et médecins de famille). L'objectif est de traiter 80 000 enfants dans les cinq prochaines années. Les médecins devront s'engager à exercer en Afrique pour un ou deux ans. Ils bénéficieront d'une indemnité de subsistance, d'une dispense de remboursement de prêt à hauteur de 40 000 dollars par an et d'une formation à la médecine tropicale et au sida*.
Un autre aspect du programme est la décision de BMS de baisser le prix des formulations pédiatriques de ses antirétroviraux en Afrique subsaharienne et dans les pays les moins développés.
Ces actions s'inscrivent dans le cadre des projets de Sécuriser le futur (Secure the Future), programme de lutte contre le sida en Afrique financé et organisé par la fondation BMS.
La fondation annonce la création de deux centres de soins pédiatriques - à Bobo-Dioulasso, au Burkina, et à Kampala, en Ouganda -, qui s'ajoutent à ceux du réseau de Sécuriser le futur au Botswana, au Lesotho, au Swaziland, au Malawi et en Roumanie.
Le coût global de ce projet est de 40 millions de dollars, dont 30 millions financés par BMS et 10 millions par le Baylor College of Medicine.
Sécuriser le futur a déjà permis de financer quelque 200 projets en Afrique subsaharienne pour un montant de 128 millions de dollars.
C'est l'un des plus importants partenariats privé/public mis en œuvre par une entreprise pharmaceutique pour combattre le sida en Afrique.
Un mémento thérapeutique.
Nombre de ces projets sont destinés à offrir une formation aux personnels de santé. Le premier mémento thérapeutique pour l'Afrique subsaharienne est ainsi mis à la disposition des soignants francophones. L'ouvrage de 250 pages a été réalisé par un comité indépendant d'experts du VIH de quatre pays d'Afrique de l'Ouest (Burkina, Côte d'Ivoire, Mali et Sénégal), pour tenir compte des contraintes et des réalités locales, avec l'aide des Prs Serge Eholié (Abidjan) et Pierre-Marie Girard (Paris). Imprimé à prix coûtant par les éditions Doin, il va être diffusé aux médecins de ces quatre pays, puis dans les autres régions africaines.
Au récent congrès de l'IAS (International Aids Society), il y a eu beaucoup de données provenant d'essais de cohortes menés dans des pays du Sud sur l'utilisation de médicaments génériques pour les combinaisons antirétrovirales. « Portant sur plusieurs centaines de patients en Asie et en Afrique (notamment avec MSF) , elles montrent que les médicaments génériques peuvent être utilisés avec de bons résultats, même dans des conditions difficiles », explique le Pr Jean-François Delfraissy (directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida). « Des résultats préliminaires présentés après un et deux ans montrent la faisabilité des programmes, avec un succès thérapeutique chez 70 à 80 % des personnes (charge virale abaissée au-dessous de 400 copies) . Et ils indiquent que le taux d'adhésion au traitement est équivalent ou même légèrement supérieur à celui des pays du Nord. On peut imaginer que les patients peuvent être traités d'emblée avec ce qu'il faut et faire des projets en termes de grande stratégie », estime le spécialiste.
Pour plus d'informations, consulter le site de Baylor : www.bayloraids.org et www.securethefuture.com.
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