N EUF millions de Français souffrent de malaudition. Seulement 10 % sont appareillés. Parce que le malentendant s'habitue à son handicap, parce que la prothèse auditive (contrairement aux lunettes) est perçue négativement, parce que l'investissement financier n'est pas négligeable, nombre de patients refusent d'admettre leur trouble et de s'appareiller. Pourtant les conséquences sur le plan social et professionnel peuvent être majeures, allant de l'isolement et la dépression à la perte d'emploi.
Conscient de sa mission en la matière, Siemens Audiologie souhaite faire de la malentendance une cause d'intérêt national. Une action doit être menée sur plusieurs plans, estime Francis Galère, P-DG de la branche française.
En premier lieu, il convient de porter davantage attention à l'audition. Aucun dépistage systématique n'est proposé en France, si ce n'est lors de l'examen des tout-petits. Dans cet esprit, et c'est le deuxième point, répandre, via les médias, l'idée d'une audiométrie dès l'âge de 50 ans paraît important. Comme dans toute action nationale de santé, le généraliste est impliqué au premier chef, en dépistant et informant son patient tant sur l'affection que sur les solutions prothétiques.
Autre terrain d'action : le message à transmettre ; il doit être positif. L'époque du sonotone est révolue, celle de la prothèse analogique aussi. Nous sommes entrés dans l'ère du numérique (60 % des ventes en France), dont l'apport sur les plans du confort, de la qualité et de la discrimination de la parole par rapport au bruit est considérable. Toujours pour rester positif, l'argument esthétique : miniaturisées, les nouvelles aides auditives placées le plus souvent dans le conduit auditif sont devenues quasi invisibles.
Implication plus grande des acteurs
Enfin, dernier point du plan d'action suggéré par F. Galère : l'implication plus grande des acteurs. Au premier rang de ceux-ci se trouvent les industriels, dont Siemens. Cette société propose une solution inédite : l'abonnement meilleure audition. Il consiste, moyennant une somme forfaitaire de 8 à 16 F par jour (pour 1 ou 2 appareils) étalée sur 24 à 48 mois, à fournir le ou les appareils, les piles, le financement et une garantie tous risques.
Reste à faire comprendre aux caisses d'assurance-maladie que le remboursement d'un seul et unique appareil sur la base de 65 % de 1 310 F est insuffisant. Le prix actuel d'une prothèse est de l'ordre de 8 000 à 10 000 F, et un appareillage binaural est souvent nécessaire.
C'est à ce prix, conclut F. Galère, que la France ne sera peut-être plus la lanterne rouge de l'Europe en matière de prise en charge de la malaudition, avec 4 appareils pour 1 000 habitants contre 7,5 en Allemagne, 10,4 au Royaume-Uni et 13,3 au Danemark.
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