DES PNEUMOLOGUES espagnols, Joaquin Duran-Cantolla et coll., ont voulu déterminer l’efficacité de la pression positive continue (CPAP) sur les chiffres tensionnels de patients atteints d’apnées du sommeil et non traités pour leur HTA.
Entre 2004 et 2007, 340 patients ont été enrôlés. Ils avaient une HTA dont les chiffres dépassaient 140 et/ou 90 mmHg, ainsi que des apnées ou des hypopnées du sommeil, au-delà de 15 événements par heure. Il s’agissait à 81 % d’hommes (n = 277). L’étude était menée en double aveugle contre placebo après tirage au sort. Ainsi, 169 patients ont bénéficié d’une vraie CPAP et 171 d’une pseudo CPAP. L’essai a duré 3 mois. La mesure de la pression artérielle, enfin, s’effectuait en mode ambulatoire sur 24 heures.
Comparée au placebo et analysée en intention de traiter, la baisse de la pression artérielle moyenne sur 24 heures du groupe sous vraie CPAP a été de 1,5 mmHg. En ce qui concerne la systolique, la diminution moyenne était de 2,1 mmHg (de 0,4 à 3,7) ; la diastolique, quant à elle, a décru en 1,3 mmHg en moyenne (de 0,2 à 2,3). L’analyse limitée aux chiffres nocturnes montrait une diminution de 2,1 mmHg (de 0,5 à 3,6).
Plus de 3 heures par nuit.
Cette réduction est jugée faible. Elle n’atteint pas la chute de 3 mmHg, en mesure moyenne sur 24 heures, que la puissance de l’essai permettait de détecter. Mais « la diminution de la pression sanguine, bien que minimale, peut être bénéfique ».
Ce résultat, certes modeste, apporte une contribution que les auteurs jugent d’importance. Jusqu’alors, les données des études divergeaient en la matière. L’efficacité de la CPAP sur les chiffres tensionnels différait selon les études. Or, le travail espagnol tire sa valeur de plusieurs points forts. Il s’agit du plus vaste essai multicentrique à ce jour ; les apnées du sommeil y ont été confirmées par polysomnographie ; les patients n’avaient jamais été traités pour leur HTA ; enfin, la compliance à la CPAP a été la même dans les deux groupes de participants.
« BMJ », 2010 ; 341:c5991, doi:10.1136/bmj.c5991.
lequotidiendumedecin.fr, le 29/11/2010
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