LE COIN DE L'APOTHICAIRE
Une petite boite (6 x 3,5 x 1,5 cm), sobre et élégante, pour les capsulines à 0,10 d'Apiol. Ce médicament est destiné aux femmes qui ont des problèmes de règles : « Aménorrhée, dysménorrhée. Menstruation difficile et douloureuse ». La posologie est de 1 à 2 capsules matin et soir.
La boite ne comporte aucune autre mention (pas même le nom du fabricant), ni dehors ni dedans.
Question : d'où vient l'Apiol ? Réponse : du persil. Les graines de persil contiennent, en effet, une substance huileuse dénommée apiol (Joret et Homolle, « Jour Pharm Chim », 1855, p. 212), qui a l'odeur et le goût du persil et qui n'est pas miscible dans l'eau.
Joret et Homolle, deux Parisiens, ont introduit l'apiol dans la pharmacopée comme fébrifuge capable de supplanter la quinine.
L'apiol provoque une excitation cérébrale similaire à celle causée par le café. A des doses bien plus fortes, quatre fois supérieures, apparaissent des signes d'intoxication : flashs, vertiges, acouphènes.
Initialement recommandé comme substitut de la quinine pour les fièvres intermittentes, l'apiol a ensuite trouvé ses indications dans le traitement des troubles des règles, notamment aménorrhée et dysménorrhée. Dès le XIXe siècle, l'apiol était utilisé pour faire « apparaître les règles » chez les femmes qui avaient un retard. Pour cela, on se procurait l'apiol à faibles doses dans les pharmacies. A plus fortes doses, l'apiol a aussi été utilisé comme agent abortif ; à ces doses, il entraînait des lésions d'hépatonéphrite.
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