Le professeur Pierre Coriat, président de la CME de l’AP-HP, a l’air serein : pour lui, la menace de suppressions chiffrées d’emplois soignants n’a plus lieu d’être. Lors d’une rencontre avec la ministre de la Santé fin janvier dernier, cette dernière lui a fait la promesse que, dans le cadre de l’EPRD 2010, « il n’y aurait aucun retrait d’emplois soignants sans justification médicale ». Cerise sur le gâteau : Roselyne Bachelot a salué « le volontarisme de l’AP-HP ». Car le président de la CME a également présenté, mi-janvier, au conseil exécutif, ses propositions pour l’EPRD 2010, ainsi que les grandes options stratégiques 2010-2014. « Le CE les a adoptées à l’unanimité », s’enorgueillit Pierre Coriat. Mais la CME n’a pas été aussi enthousiaste. « Certaines de nos propositions ont fait débat », admet Pierre Coriat. En particulier celle concernant la pédiatrie spécialisée. « Nous avons en effet proposé de restructurer la pédiatrie spécialisée autour de deux pôles, Necker et Debré, au détriment de Trousseau. » Même s’il estime avoir été écouté, la question de sa démission de la présidence de la CME reste toujours en suspens. « Nous écoutons les promesses, mais nous attendons des actes. Et les actes, c’est le vote officiel de l’EPRD 2010. » Pour Bernard Granger, l’un des animateurs du MDHP*, le vote officiel de l’EPRD 2010, qui aurait dû avoir lieu en mars, n’interviendra qu’en juin. « Il est clair que la direction joue le pourrissement », pense-t-il. Sur le terrain, il constate, de plus en plus, des maltraitances au travail : « Nous sommes confrontés à des mobilités forcées. Du jour au lendemain, on demande à des personnels de changer de postes. C’est une gestion des RH digne de France Telecom », s’insurge-t-il. Tandis que les restructurations, sans attendre le vote de l’EPRD, se poursuivent. Danielle Ginisty, chef de service de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale GH Cochin-St Vincent de Paul-Paris Descartes, poussait, début février, un cri d’alarme contre la fermeture programmée de son service de stomatologie. Et les syndicats de personnels restent mobilisés. Du côté de l’Élysée, au moment où nous mettons sous presse, c’est silence radio : après avoir déjeuné avec une dizaine de mandarins le 13 janvier dernier, Nicolas Sarkozy leur avait promis de revenir vers eux mi-février. Nul doute qu’il ne tienne sa promesse. Tant l’AP-HP, pour le PS comme pour l’UMP, est devenue un enjeu électoral de taille, à quelques semaines des élections régionales.
* Mouvement de défense de l’hôpital public
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