L' ANXIETE généralisée est un trouble chronique qui, après avoir en général débuté vers la fin de l'adolescence, évolue durant des années et perdure souvent la vie entière, si un traitement n'est pas instauré.
Elle se caractérise par un souci permanent, excessif et envahissant qui concerne tous les aspects de la vie professionnelle, sociale et familiale du sujet. Il y a : retentissement émotionnel (tension émotive et musculaire) et somatique progressif (fatigue, difficulté de concentration, irritabilité, troubles du sommeil...) et des manifestations végétatives (palpitations, sueurs, transpirations).
Handicap social, familial, relationnel, professionnel
Les événements déclencheurs peuvent concerner toutes les situations banales, habituelles ou insignifiantes. L'évolution est chronique, avec de possibles accès périodiques.
Les facteurs de risque sont : le sexe féminin (sex-ratio : 2), un âge jeune ou moyen, le célibat, le divorce, le veuvage, un niveau socio-économique et socioculturel bas, une dépression chez un des parents, un contexte environnemental de stress et des conduites addictives (abus de drogues et d'alcool).
L'anxiété généralisée induit un handicap social marqué dans tous les domaines, familial social, relationnel et professionnel, et qui s'aggrave avec le temps. Le handicap est lié à l'affection et non à des profils de personnalité ou à des modes de vie. La comorbidité (dépression majeure, autre trouble anxieux, dysthymie, conduites addictives) aggrave le pronostic. Après plusieurs années, l'anxiété généralisée peut « faire le lit » d'un état dépressif ; la traiter pourrait limiter le risque de passage à la dépression.
Il faut éliminer une autre pathologie (organique, anxieuse, fonctionnelle) ou une dépression majeure ; affirmer le diagnostic avec l'aide d'un psychiatre si le cas est difficile ; faire prendre conscience au patient de la réalité de son trouble ; évaluer la forme évolutive, intermittente ou permanente ; évaluer les attentes des patients en termes de soutien et de traitement qui peut être médicamenteux ou psychothérapeutique.
Lors d'un accès aigu, il faut envisager la relaxation ou une prescription de benzodiazépines pendant trois à six semaines ; mais à l'arrêt, les rechutes sont fréquentes (63 % à un an après six semaines de benzodiazépines, Rickels 1986).
Un antidépresseur indiqué dans l'anxiété généralisée
En cas d'anxiété chronique, la recommandation est de ne pas utiliser les benzodiazépines (risque de pharmacodépendance) et d'envisager un traitement comme la venlafaxine (Effexor LP), seul antidépresseur ayant l'indication « anxiété généralisée ». L'intérêt de la buspirone et des thérapies cognitivo-comportementales a également été démontré. La dose d'entretien de venlafaxine est de 75 mg/j, avec possibilité d'augmenter par palier en fonction de la réponse au traitement. On peut commencer à dose plus faible et augmenter progressivement, afin de limiter le risque d'effets secondaires (céphalées, nausées...). Cinq études cliniques ont démontré l'efficacité d'Effexor LP et sa bonne tolérance dans l'anxiété généralisée évoluant depuis au moins six mois. Après six mois de traitement, huit patients sur dix retrouvent un fonctionnement social sans handicap.
MEDEC. Point Presse Wyeth Lederlé auquel participaient les Prs F. Rouillon, J.-P. Boulanger et P. Boyer.
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