Le deuxième plan contre la pollution créée par la chlordécone en Guadeloupe et en Martinique a été rendu public jeudi, avec un volet particulier concernant la pêche et les milieux aquatiques, pollués par l'écoulement vers les eaux douces et littorales. La chlordécone, une molécule chimique utilisée pour lutter contre le charançon noir du bananier, a été utilisée dans les Antilles françaises de 1972 à 1993. La molécule est extrêmement stable et se dégrade à peine dans le sol, où elle peut rester des dizaines, voire des centaines d'années. Elle contamine particulièrement les légumes-racines (comme patates douces, carottes, ignames) en remontant dans la plante. Elle peut aussi aller dans les eaux de captage et les eaux marines, et contaminer les produits de la pêche.
Le premier plan 2008-2010, mis en place sous l'autorité du directeur général de la santé Didier Houssin et d'un montant de 33 millions d'euros, a permis selon lui de réduire les effets de la pollution, de contrôler la qualité des eaux et des aliments et d'identifier les productions susceptibles de présenter des risques de contamination supérieure aux limites maximales acceptées. Le deuxième plan chlordécone, d'un montant de 31 millions d'euros (sans compter les crédits de recherche), va poursuivre sur la même ligne en approfondissant la connaissance des milieux et des effets de la pollution sur la santé, en assurant la qualité de la production alimentaire locale, en surveillant les sols et les jardins familiaux. En ce qui concerne la pollution marine, poissons et coquillages seront spécifiquement surveillés, des zones seront délimitées où l'on ne pourra pas pêcher, et les pêcheurs seront accompagnés. Enfin, des études sont menées sur la possibilité d'accélérer la dégradation de la molécule, avec peut-être, selon le Pr Houssin, l'utilisation de «certains micro-organismes.»
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