Le Pr Neil Poulter ne nie pas la nécessité de comparer les monothérapies de première intention dans l'HTA. A ce titre, on attend avec impatience les résultats de l'étude ALLHAT (Anti-hypertensive and Lipid Lowering treatment to prevent Heart Attack Trial), qui porte sur plus de 40 000 patients hypertendus (avec au moins un autre facteur de risque), et qui compare un inhibiteur calcique (amlodipine), un IEC (lisinopril) et un diurétique (chlorthalidone), un quatrième bras alphabloquant ayant été interrompu.
Cependant, poursuit le Pr Poulter, il est vrai que de nombreux patients doivent, pour atteindre les objectifs tensionnels, recourir à deux antihypertenseurs ; cela est particulièrement vrai chez les hypertendus diabétiques ou quand l'HTA est associée à un angor et/ou à une dyslipidémie. Or très peu d'études précisent l'efficacité de ces associations sur la morbi-mortalité, même si certains travaux ont montré l'intérêt d'une association d'un inhibiteur à longue durée d'action (amlodipine) à un IEC ou à un sartan, quand l'HTA est associée à un diabète ou à un angor. Dans ce contexte, on attend beaucoup de l'essai ASCOT (Anglo-Scandinavian Cardiac Outcomes Trial) qui, sur plus de 19 000 hypertendus, va comparer l'efficacité de l'association diurétique-bêtabloquant à l'association inhibiteur calcique-IEC (les patients dont le cholestérol est supérieur ou égal à 250 mg/dl recevront de l'atorvastatine ou un placebo).
Amlodipine : un développement clinique soutenu
Les études sus-citées s'intègrent au plan développement clinique de l'amlodipine (Amlor) qui est toujours très riche et diversifié. Ainsi, deux études présentées à Berlin apportent des informations intéressantes : des données de l'étude CAP II montrent que l'amlodipine, seule ou associée à un bêtabloquant, permet de réduire les effets des oublis de prise du médicament sur les épreuves d'effort.
Dans un autre domaine, un auteur allemand (K. Stumpe) a montré qu'un traitement de deux ans par amlodipine réduisait significativement plus (p [220] 0,05) l'épaisseur intima-média (EIM) qu'un traitement par IEC. Un effet qui n'est pas totalement corrélé avec la baisse des chiffres tensionnels et qui mérite d'être précisé, car on sait que l'EIM est de plus en plus considéré comme un marqueur important de l'athérosclérose et, en particulier, du risque coronarien et/ou cérébro-vasculaire.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature