JAZZ/ROCK
PAR DIDIER PENNEQUIN
Après la nomination en décembre dernier d'un nouveau directeur artistique, en l'occurrence le promoteur alsacien Harry Lapp, d'aucuns pensaient que le doyen des festivals de jazz en France succomberait - comme tant d'autres actuellement - à certaines sirènes des musiques du monde et au musicalement correct. Même si la programmation affiche deux soirées à cette tendance - l'une consacrée à l'Afro-Cuban All Stars (17) et l'autre avec le tandem brésilien Gilberto Gil et Milton Nascimento (21) -, le reste du festival fait la part belle au jazz, sous des formes très variées, au blues et au bon vieux rock'n'roll.
Si l'ouverture de la manifestation (le 15), se fera avec une figure montante du jazz issue de la toujours pétillante Nouvelle-Orléans, en la personne de l'excellent trompettiste Nicholas Payton, 28 ans, deux soirées affichent une certaine audace pour la vénérable Pinède Gould. D'abord, celle très funk et électrique, qui réunira le Marcus Miller Group et le groupe d'électro-jazz du claviériste Herbie Hancock (le 18) « Future 2 Future ». Marcus Miller, bassiste électrique de la troisième génération - après Stanley Clarke et Jaco Pastorius -, fut longtemps le gourou de Miles Davis et l'artisan de ses derniers albums, certes commerciaux, mais qui ont défié le temps. Quant à Herbie Hancock - la soixantaine aujourd'hui, ex-membre des groupes de Miles et cofondateur des Headhunters -, il a toujours avoué son penchant pour la musique électronique dans les années quatre-vingt, bien avant qu'elle soit à la mode (il suffit pour cela de réécouter « Rock It » !). Il devrait se produire avec des DJs et autres instruments futuristes.
L'autre soirée intéressante va réunir deux saxophonistes ténors de tout premier plan (le 19) : Branford Marsalis, 41 ans, aîné de la tribu du même nom, et Joshua Redman, 31 ans, qui a été l'une des nombreuses et très prometteuses révélations de la génération apparue voilà une dizaine d'années.
Autre grand moment du festival, la venue - pour la seconde année consécutive - du trio du pianiste Keith Jarrett (le 16), avec les pointures que sont Gary Peacock (contrebasse) et Jack DeJohnette (batterie), pour un voyage toujours fabuleux au pays des standards du jazz.
Les amateurs de vieilles gloires seront comblés avec la présence de l'infatigable Ray Charles (le 20), qui s'était produit pour la première fois à Juan-les-Pins en 1961, du grand rockeur Chuck Berry (le 22), auteur de quelques tubes indestructibles, et du pianiste Dave Brubeck (le 23), 82 ans, immortel interprète de « Take Five », l'un des tubes du jazz contemporain.
Si le séduisant Lucky Peterson (le 22) est le digne représentant de la génération montante du blues soul et funky, Dianne Reeves (le 20) sera la seule femme - hormis les Raeletts ! - programmée pour ce festival qui occulte totalement cette année les jazzmen français et européens. Enfin, à noter deux prestations en forme de point d'interrogation : celle des Louis Prima Memories, en hommage au chanteur-trompettiste Louis « Just A Gigolo » Prima (le 15), et la venue pour la première fois en France de Frank Sinatra... Jr. - oui, il existe ! - accompagné par le Woody Herman Orchestra, dirigé par Franck Tiberi (saxophone) (le 23).
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