L ES données récentes de la littérature montrent que des troubles du comportement alimentaire (anorexie et/ou boulimie) sont assez fréquemment observés chez les sportives qui pratiquent un sport de haut niveau avec un entraînement quotidien. Comme l'explique le Dr Françoise Fraisse, « il s'agit le plus souvent des sports à catégorie de poids comme le judo, la lutte et l'haltérophilie qui nécessitent le maintien d'un équilibre pondéral précis, ceux où il représente un paramètre important en termes d'esthétique comme la gymnastique ou le patinage artistique, ainsi que les sports d'endurance comme la course à pied ou le cyclisme où un poids minimum est souvent recherché ».
Des troubles de la menstruation, tels qu'une aménorrhée, des règles irrégulières ou même des règles normales, mais avec des cycles anovulatoires et des taux hormonaux bas, peuvent s'associer aux troubles du comportement alimentaire. « D'où le rapprochement de ces troubles au profil des jeunes femmes ayant des problèmes d'anorexie mentale, remarque le Dr F. Fraisse. Néanmoins, le profil psychologique de la jeune sportive est particulièrement marqué par l'objectif de la performance, alors que celui de la jeune fille anorexique non sportive s'inscrit dans un autre contexte. »
Des observations récentes ont également suggéré le risque prématuré d'ostéoporose chez ces sportives de haut niveau. Il est clair que les troubles du comportement alimentaire vont retentir sur le stock calcique qui, chez la jeune fille, doit être constitué avant 18 ans à l'aide d'un apport suffisant. La masse osseuse pourrait donc être déficitaire chez la jeune sportive qui a des troubles des règles ou même des règles normales (mais avec des cycles anovulatoires). En outre, commente le Dr F. Fraisse, « l'activité physique est pourtant reconnue comme favorisant l'accroissement de la masse osseuse. On se demande donc actuellement si une activité sportive, censée augmenter la masse osseuse, pourrait contrebalancer le risque d'ostéoporose induit par ces troubles de la menstruation avec des taux hormonaux bas ».
D'après un entretien avec le Dr Françoise Fraisse, pédiatre et médecin du sport à l'INSEP.
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