D ANS la maladie coronaire stable comme chez les patients aqui ont des facteurs de risque significatifs, de grandes études ont démontré que l'usage d'hypolipémiants et, notamment, de statines permet de réduire la mortalité à long terme.
Dans ces travaux, les patients qui présentent un syndrome coronarien aigu dans les trois à six mois après l'enrôlement ont été exclus. Quel bénéfice peut-on tirer d'un traitement hypolipémiant donné immédiatement après un épisode aigu dans l'angor instable ? Un groupe de spécialistes s'est efforcé de répondre à cette question en utilisant les données de deux grandes études, GUSTO IIb (Global Use of Streptokinase or t-PA for Occluded Coronary Arteries) et PURSUIT (Platelet Glycoprotein IIb/IIIa in Unstable Angina : Receptor Suppression Using Integrilin Therapy). Deux études où des patients souffrant d'un syndrome coronaire aigu ont été inclus. Dans la première, il s'agissait de patients présentant ou non une élévation du segment ST. Dans la seconde, seuls ceux ne présentant pas cette anomalie ont été recrutés. Les traitements donnés au moment de la sortie de l'hôpital ont été étudiés de manière prospective (sans intervention d'aucune sorte), sans toutefois qu'on ait des précisions sur les classes d'hypolipémiants.
Réduction des décès à 30 jours
Le travail de Herbert Aronow et coll. réalisé dans plusieurs centres (dont le service de cardiologie de l'hôpital Bichat, avec Alec Vahanian) a consisté à évaluer, en critère principal, la mortalité pour toutes causes à six mois et, en critères secondaires, la mortalité à 30 jours, également pour toutes causes, ainsi qu'une association des décès et des infarctus non fatals à six mois. Les patients ayant un traitement hypolipémiant à la sortie de l'hôpital (n = 3653) ont été comparés à ceux ne l'ayant pas (n = 17156).
Les résultats montrent que les hypolipémiants sont associés à une proportion de décès à 30 jours significativement réduite (risque relatif de 0,44, p < 0,001), ainsi qu'à six mois (RR de 0,48, p < 0001). Après ajustement pour différentes variables potentiellement confondantes, le calcul du risque à six mois montre une réduction significative des décès (RR de 0,67, p = 0,023).
« La réduction du risque absolu de mortalité de 1,8 %, associée au traitement hypolipémiant, peut être traduite en la nécessité de traiter 56 patients pendant six mois pour sauver une vie », ont calculé les auteurs. La réduction de 33 % du risque relatif de mortalité est cohérente avec les résultats d'études antérieures menées dans l'angor stable, poursuivent-ils. Ainsi le Registre suédois des soins intensifs cardiaques montre une réduction de la mortalité à un an de 25 % chez les patients prenant des statines au moment de la sortie de l'hôpital. L'étude MIRACL (Myocardial Ischemia Reduction with Aggressive Cholesterol Lowering) présente, après un traitement par l'atorvastatine, une réduction des critères combinés des décès, des infarctus non fatals, des résuscitations après mort subite ou des aggravations de l'angor. Il reste maintenant à étayer les bénéfices spécifiques associés aux différents traitements hypolipémiants par des études randomisées adaptées.
« The Lancet », vol. 357, 7 avril 2001, pp. 1063-1067.
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