Alors qu'ils pensent avoir eu un traitement réussi de leur obstruction artérielle, les patients ayant subi une angioplastie ont un risque de coronaropathie silencieuse.
Plus de la moitié des sujets dont les coronaires se bouchent après l'intervention demeurent asymptomatiques. Il s'agit là de la principale conclusion d'un travail mené par des médecins néo-zélandais, Peter N. Ruygrok et coll., publié dans le revue « Circulation ».
Les auteurs ont pu définir trois facteurs de risque apparemment responsables d'une affection coronarienne dans les six mois suivant l'angioplastie. Il s'agit du sexe masculin, de la sévérité de l'obstruction visualisée au cours d'une angiographie à 6 mois et du diamètre de référence de l'artère (diamètre juste en amont et en aval de l'obstruction).
Plus précisément, en ce qui concerne le sexe masculin, les auteurs expliquent son rôle délétère par un calibre artériel plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Ils y ajoutent que nombre d'études ont montré un retard au diagnostic d'angine de poitrine chez les femmes. Quant aux deux autres éléments du risque, il apparaît que les sténoses les moins sévères et les diamètres de référence les plus élevés s'accompagnent le plus souvent d'un silence clinique. Au cours de l'étude, rapportée dans la revue américaine, la resténose était définie comme un rétrécissement supérieur ou égal à 50 % de la lumière artérielle. Sur les 2 690 patients analysés à partir de 10 études, 607 avaient une obstruction d'au moins 50 % de l'artère précédemment dilatée, parmi eux 335, soit 55 %, étaient asymptomatiques.
« Nous nous demandons s'il ne devrait pas y avoir un sous-groupe de patients candidats à une angiographie systématique 6 mois après l'intervention sur une coronaire », s'interrogent les auteurs. Ils ont d'ailleurs passé en revue 46 facteurs pour tenter de découvrir une différence entre les sujets symptomatiques et les non-symptomatiques. Ils ont notamment tenté des rapprochements avec l'âge, le tabagisme, la prise de médicaments, voire des particularités anatomiques des coronaires. Aucun autre élément n'a pu être déterminé que les trois déjà cités, pas même l'existence d'un diabète.
Classiquement, selon les études, des resténoses sont enregistrées dans 10 à 40 % des cas. Et des travaux ont déjà noté l'absence fréquente de symptômes notamment angineux, au cours de ces resténoses.
Les travaux ayant servi de base de réflexion à l'article de « Circulation » avaient tous comporté une coronarographie à six mois, « ce qui n'est pas un pratique habituelle après les dilatations, mais qui demeure le seul moyen bien défini d'identifier les resténoses silencieuses », concluent les auteurs.
« Circulation », novembre 2001
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