L' ORIGINALITE de ce congrès tient à son déroulement : huit débats au cours desquels deux experts, sous la houlette d'un modérateur, confrontaient leur expérience sur un problème thérapeutique particulier : faut-il traiter des perforantes incontinentes et de quelle façon ? Quel traitement pour les télangiectasies ? La méthode classique de sclérothérapie va-t-elle céder le pas devant l'utilisation de la mousse de sclérosant ? Quelle est la place respective du traitement conservateur et du traitement chirurgical dans les syndromes obstructifs ? Quelle technique privilégier dans le traitement chirurgical des varices, la méthode classique ou la voie endovasculaire ? L'avenir des nouvelles molécules face au traitement anticoagulant classique par les héparines et les AVK.
De tous ces débats, dont certains ont été particulièrement animés, il ressort, au-delà des divergences d'opinion, qu'aucun traitement ne peut être envisagé sans bilan clinique et hémodynamique du patient, sans avoir une cartographie du réseau veineux par écho-Doppler, y compris avant d'éradiquer les télangiectasies, acte médical qui demande une bonne connaissance de l'anatomie et de la physiopathologie de ces altérations des veinules et des unités microcirculatoires, explique le Dr F. Zuccarelli (Paris). Devant l'apparition de télangiectasies, la demande du patient est le plus souvent esthétique ; ce critère doit être pris en compte dans le résultat thérapeutique attendu et le choix de la technique à utiliser : microsclérose, laser ou électrothermie.
Chirurgie des varices : des objectifs clairs
En ce qui concerne la chirurgie des varices, les objectifs du traitement sont clairs : éviter les récidives, préserver les veines saines, avoir un bon résultat esthétique, assurer au patient un retour rapide à une activité normale avec une bonne qualité de vie.
« A efficacité égale, et après avoir évalué le rapport bénéfice/risque de chacune des techniques disponibles, on choisira le traitement dont le coût est le moins élevé », souligne le Dr J.-F. Uhl (Paris).
Le traitement anticoagulant par les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) ou par l'héparine non fractionnée (HNF) constitue le Gold Standard de la prévention des accidents thromboemboliques et du traitement antithrombotique, souligne le Pr M. Samama (Paris).
Les HBPM sont plus fréquemment utilisées dans le traitement préventif des thromboses veineuses et des embolies pulmonaires que l'héparine non fractionnée, car leur mode d'administration (voie sous-cutanée) est facile, le contrôle de l'anticoagulation est moins contraignant qu'avec l'héparine non fractionnée et le risque de thrombopénie est moins élevé mais sans être totalement supprimé.
De nouveaux traitements anticoagulants
Pour cette raison et pour des raisons pratiques, la possibilité d'utiliser en première intention des traitements anticoagulants oraux a toujours été l'objectif des praticiens.
Les anticoagulants oraux actuels ayant des inconvénients importants (début d'action retardé, interaction avec les autres médicaments, biodisponibilité variable, effet prolongé...), les recherches qui se sont donc poursuivies ont abouti au développement de nouvelles familles de médicaments qui partagent en commun une action antithrombine directe ou une activité anti-Xa.
Les premières antithrombines ont été développées par voie injectable ; elles sont indiquées pour le traitement anticoagulant des patients ayant des antécédents ou souffrant de thrombopénies induites par l'héparine.
Un nouvelle génération de molécules administrées par voie orale est actuellement en cours d'essai clinique, certaines font l'objet d'étude de phase III. « Mais pour concurrencer les héparines dans leurs indications actuelles, elles devront démontrer une efficacité et une tolérance au moins égales sinon supérieures avec une stabilité d'action intéressante », conclut le Dr A. Planes (La Rochelle).
La Baule. 21e Congrès d'angiophlébologie organisé par les Laboratoires Negma, avec la participation des Drs M. Perrin (Lyon), F. Vin (Paris), J.-J. Guex (Nice), F. Becker (Dijon), G. Jantet (Paris) et du Pr M.R. Boisseau, modérateurs respectifs de chacun des huit débats.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature