ARTS
La réunion de dessins dont l'homme en sa douloureuse destinée est l'essentiel du sujet, offre une riche base à son uvre si totalement confondue avec le surréalisme, qu'on en oublierait qu'elle a ses racines dans la plus terrible réalité. Pourtant, par l'élan d'un graphisme qui s'est inventé ses propres cheminements, ses échappées, ses turbulences, André Masson rejoint le fantastique, en allant au plus profond du réel. Il en résulte des conceptions graphiques, des inventions d'une stupéfiante et vertigineuse beauté. Ce sont les admirables « villes crâniennes » où survit le souvenir de Piranèse. Mais conduit à la folie lyrique du geste automatique. Il ne faut jamais oublier que Masson est le véritable inventeur du dripping, cette jetée d'encre (ou de couleur) dans l'espace, qui construit ses réseaux moins dans l'incertitude de l'accident que la nécessité de l'énergie corporelle qui les a suscités. Pollock en retiendra toute la leçon et l'exemple, et en fera les fabuleuses constellations déployées en de gigantesques surfaces.
Masson, en héritier de la peinture française qu'il connaît admirablement (il aime tout particulièrement et à la fois Poussin et Delacroix), entend construire dans la réduction nécessaire d'une peinture de chevalet, cette foudroyante énergie, et lui donner corps. Sans rien perdre de sa puissance. C'est bien le trait évident d'une uvre graphique à la fois si ample par l'esprit et si bien dominée par la main.
« André Masson "au pays des hommes" » : Espace Carole Brimaud, 118, rue Vieille-du-Temple. 75003 Paris. Jusqu'à fin janvier.
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