Actuellement, 70 migrants sont hébergés dans les locaux de Médecins du Monde à Athènes. Parmi eux, Amran, un Syrien âgé de 20 ans, commence à perdre espoir de pouvoir un jour rejoindre ses parents et ses quatre petits frères et sœurs, qui ont tous reçu le droit d’asile au Danemark. Amran, lui, reste dans l’inconnu, après plusieurs tentatives rejetées. Sa situation – majeur, sans personne vulnérable sous sa responsabilité – rend sa demande d’asile plus compliquée.
La famille, originaire de Damas, a quitté la Syrie il y a plus de trois ans, lorsque Amran avait 17 ans. « Avec les conflits, il n’y a plus de possibilité de faire des études, plus de travail… explique le jeune homme, qui aurait aimé pouvoir étudier l’économie. Le point de non-retour est arrivé lorsque le gouvernement a demandé à ce que j’aille me battre dans l’armée… c’est à ce moment -là que nous avons décidé de fuir, il n’y avait plus d’espoir ».
Après quelques mois passés au Liban, puis en Égypte, la famille se retrouve en Turquie. « C’est à partir de là que nous avons dû nous séparer. Mon père étant handicapé, les passeurs demandaient 10 000 dollars pour le faire passer en Grèce. C’était impossible. Il a fini par retourner en Syrie ; nous avons continué notre parcours ». Une fois la famille entrée illégalement en Europe, la mère d’Amran, âge de 45 ans, a réussi à obtenir l’asile au Danemark. « Mais cela a pris un an pour qu’elle obtienne ses papiers, et qu’elle puisse demander la réunification de la famille », explique-t-il. Alors que les quatre plus jeunes enfants, ainsi que leur père, ont pu la rejoindre, Amran, lui – qui est désormais majeur – reste en arrière. Les nerfs du jeune homme n’ont pas tenu à l’annonce du rejet de sa demande : « j’ai fait une dépression nerveuse, avec des attaques de panique, et j’ai passé dix jours à l’hôpital », explique-t-il fébrilement. Cet épisode rend sa demande d’asile encore plus délicate, fait remarquer Tasos Yfantis, travailleur social chez MdM, « mais nous allons désormais tenter de passer par l’ambassade ». En attendant, Amran qui, à un si jeune âge, parle déjà couramment le syrien, l’anglais et le français, se perfectionne en grecque… Des qualités qui sont gages d’un avenir prometteur si l’Europe se décide enfin à lui ouvrir ses portes.
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