Selon Alan Handyside et coll. (Londres), une stimulation ovarienne chez des femmes de plus de 35 ans traitées pour infertilité est susceptible d’altérer le déroulement normal de la méiose des ovocytes et d’entraîner des anomalies du nombre des chromosomes (aneuploïdies), induisant des échecs de la FIV, des avortements spontanés mais aussi, la naissance d’un enfant présentant une anomalie chromosomique (trisomie 21).
Ces résultats proviennent d’une étude qui s’est intéressée aux globules polaires, l’un des produits du développement des ovocytes, en utilisant une nouvelle technique d’hybridation génomique comparative par puces (array CGH). Plus de 100 ovocytes ayant un nombre anormal de chromosomes ont ainsi été analysés. Les chercheurs espèrent trouver des stratégies pour réduire l’incidence des erreurs chromosomiques aussi bien lors des AMP que pour des grossesses naturelles.
Les trisomies 21 lors des conceptions naturelles chez les femmes les plus âgées sont principalement dues à des erreurs lors de la première division de la méiose. « Notre travail montre que lors des FIV, il peut survenir des erreurs multiples dans les deux divisions méiotiques », indique Handyside.
Transfert du nombre d’embryons
Des Suédois, pour leur part, présentent une méthode pour transférer un nombre limité d’embryons pendant une AMP, qui pourrait ramener le nombre des jumeaux à celui de la population générale (juste en dessous de 2 %). Jan Holte et coll. (Uppsala) ont analysé 3 223 transferts d’embryons et élaboré un modèle mathématique à partir de 4 variables qui influent sur le succès : la qualité de l’embryon, l’âge de la femme, la réactivité ovarienne (nombre d’ovocytes en fonction de la stimulation), la notion de tentatives antérieures de FIV avec des embryons frais ou congelés. L’application du modèle a permis de réduire significativement le nombre des grossesses gémellaires sans affecter le taux de résultats. Plusieurs maternités en Suède et en Italie ont adopté le modèle.
L’effet délétère du surpoids masculin
Paul Cohen Bacrie (Paris) présente des résultats portant sur 1 940 patients, montrant que la qualité du sperme (concentration, nombre total des spermatozoïdes) diminue proportionnellement au surpoids chez les hommes. La dégradation est plus importante pour les IMC supérieurs à 30 que pour les IMC modérément élevés (25-30).
La mobilité des spermatozoïdes diminue de 10 % pour un IMC supérieur à 30 comparativement à un IMC normal (18 à 25).
Les anomalies en nombre et en qualité du sperme s’aggravent de surcroît avec l’âge chez les patients en surpoids.
* European Society of Human Reproduction and Embryology.
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