« Notre seule raison d'être est de démontrer que les choses sont faisables », résume le Dr Michèle Barzach, présidente de la fondation GSK. Depuis 1998, date de sa création, la fondation s'emploie à soutenir et financer des programmes de soins destinés aux personnes atteintes d'infection par le VIH dans les pays en voie de développement, et notamment en Afrique. En cinq ans, elle a soutenu 18 programmes dans 8 pays d'Afrique (Côte d'Ivoire, Sénégal, Afrique du Sud, Maroc, Cameroun, Mali, Burkina Faso, Bénin) qui visaient la prévention de la transmission mère/enfant, la prise en charge des patients ou encore l'amélioration de la qualité et de l'accès aux soins.
Deux cent mille personnes ont pu être informées, dépistées et orientées, 5 000 ont bénéficié d'une prise en charge médicale. Les nouveaux programmes votés en 2003 porteront à 13 le nombre de pays dans lesquels intervient la fondation, qui aura ainsi mobilisé 3 millions d'euros.
Le bilan de cette première période est donc globalement positif et a permis de déterminer les facteurs de réussite de ce type de programmes. « Il faut un engagement des équipes et des responsables locaux, avec des projets lancés et proposés par des équipes locales qui ont des objectifs clairs, pertinents et reconnus par tous les acteurs », explique Michèle Barzach. De même, l'existence d'une offre de soins de base de qualité apparaît comme un préalable indispensable. A l'inverse, partout où des programmes ont été mis en place, les structures et la qualité des soins se sont améliorées. Mais, insiste le Dr Barzach, « sans une mobilisation rapide des budgets et des moyens définis et promis, il ne peut y avoir d'action efficace possible ». Le multipartenariat public/privé est, de ce point de vue, un atout. Et l'expérience montre qu'un engagement sur le long terme de tous les acteurs, au niveau politique, social ou simplement humain, est une des conditions pour que ces programmes puissent durer et se généraliser.
Un taux de 92 %
Le programme d'éducation thérapeutique mis en place au Maroc avec le soutien de la fondation est, à cet égard, significatif. Il s'inscrit dans le cadre d'un essai de trithérapie réalisé grâce au Fonds de solidarité thérapeutique internationale (FTSI) et coordonné au CHU Ibn-Rochd de Casablanca (Maroc) par le Pr Hakima Himmich. Il a en outre bénéficié du soutien d'une association de patients engagée dans la lutte contre le sida.
Dans ce pays de faible prévalence (0,03 % et 1 165 cas de sida déclarés en décembre 2002 pour 27,5 millions d'habitants), dont le budget alloué à la santé n'est que de 3 % et la couverture de 15 % (5 % seulement pour le sida), le succès d'un tel programme démontre « qu'en matière de thérapies antirétrovirales il est possible d'obtenir dans les pays en développement les mêmes résultats que dans les pays développés », se réjouit le Pr Himmich. Au total, 390 patients ont bénéficié des séances d'éducation et de conseil. En un an, le taux d'observance est passé de 70 à 92 %, alors que dans le même temps, la courbe des CD4 des patients progressait et que leur charge virale régressait.
Par rapport aux expériences réalisées en France, une adaptation et une simplification des outils pédagogiques se sont révélées nécessaires. La démarche a été formalisée dans un guide méthodologique, « Recommandations pour la mise en uvre de programmes d'éducation thérapeutique pour les patients atteints d'infection par le VIH dans les pays à ressources limitées ». Edité à 5 000 exemplaires, il comporte deux parties, l'une théorique et l'autre pratique, destinées à faciliter la mise en place d'un programme d'éducation adapté à chaque situation. Il est distribué gratuitement aux équipes et responsables des centres de soins qui en font la demande*.
* Auprès de laurianne.beauvais@gsk.com.
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