Comment peser sur les débats économiques actuels en proposant des pistes d’évolution de long terme pour notre système de santé qui serait « à bout de souffle ». Telle est la question que se posent les industriels du médicament à l’heure des choix budgétaires inscrits dans le PLFSS. Craignant que le secteur du médicament soit touché par des mesures de restriction budgétaire qui les frapperaient avec excès, les industriels – qui ne sont pas nécessairement si déçus par le PLFSS 2016 – tentent de réfléchir au coup d’après. Le virage ambulatoire pourrait être le Graal pour les producteurs de médicaments qui imaginent un développement massif des traitements oraux. Les traitements à domicile sont en effet en général plébiscités par les malades. Au-delà du médicament, la chirurgie mini-invasive, les tests de diagnostic rapides… tout concourt à rendre les acteurs engagés dans ces nouvelles techniques optimistes. La révolution numérique qui permet un suivi à distance dessine un paysage médical bien différent, en faveur de formes réduites et légères d’hospitalisation et des intérêts bien compris des sociétés pharmaceutiques et technologiques.
Pas ma faute
Pour autant, les pouvoirs publics hésitent. La transformation trop rapide du système de santé vers l’ambulatoire les obligerait à réduire la part de l’hospitalisation. Et donc à fermer des hôpitaux et entraîner une casse sociale, tant redoutée par les responsables politiques. La Cour des comptes n’a-t-elle pas souligné le retard français en la matière (45 % vs 60-75 % en Europe du Nord). Il s’agit donc pour ces acteurs d’inciter le gouvernement à accélérer les transformations. Pour ce faire, ils tentent de persuader les professionnels de santé mais aussi les citoyens et les responsables politiques que les industriels sont les artisans d’une meilleure productivité du système de santé. Quitte à réclamer des restrictions pour les autres secteurs.
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