REFERENCE
Dire que, avec le vieillissement de la population, l'incidence de la maladie d'Alzheimer va aller grandissante, devient un lieu commun. D'ici à 2020, elle pourrait progresser de 25 % tous les dix ans. Ce qui semble donc maintenant une évidence, fait toute la valeur de l'ouvrage récent coédité par Masson et « le Quotidien du Médecin ». Il offre à son lecteur, le généraliste en premier lieu, un tour d'horizon complet et espéré sur l'affection neurodégénérative. Mais surtout, les auteurs, J. Touchon et F. Portet, y consacrent une grande part aux premiers signes, au dépistage.
Le chapitre « La phase de début » rappelle que la maladie d'Alzheimer « est caractérisée essentiellement par des troubles de mémoire (troubles de la mémoire épisodique touchant les faits récents) et par des symptômes psychocomportementaux (apathie, désintérêt, irritabilité). Elle peut passer inaperçue ou être interprétée à tort comme conséquence d'un syndrome dépressif ». Ici, un rappel indispensable des divers types de mémoire est réalisé : mémoire de travail (< 2 minutes), à long terme (de quelques minutes à des années), explicite (consciente et volontaire), implicite (sans effort d'acquisition). Les variantes « travail » et « implicite » sont précocement altérées. Les troubles du langage aussi ne doivent pas être négligés ; ils existent dans près de 50 % des cas dès le début.
Tout aussi importante dans le dépistage est la manière de mettre en évidence ces altérations mineures. La littérature (et « le Quotidien » n'y manque pas) cite souvent des tests psychométriques et des échelles d'évaluation. Ils apparaissent en détail, dont le renommé Mini Mental State Examination (MMSE). De quoi enrichir son examen clinique au cabinet, puis soit rassurer son patient, soit se diriger vers les critères de certitude. Faut-il rappeler que « seule la mise en évidence par biopsie cérébrale ou par autopsie des lésions caractéristiques de la maladie d'Alzheimer permet un diagnostic de certitude. Sans histologie, il ne s'agit que d'une probabilité » ? Probabilité qui augmente avec l'altération progressive de la mémoire, puis des fonctions cognitives, la présence d'une atrophie pariéto-temporale bilatérale en imageries morphologiques (scanner ou IRM) et de critères diagnostiques parus dans l'ouvrage référentiel, le DSM-IV (ils font l'objet d'un chapitre).
Bien sûr, les nombreux diagnostics différentiels sont exposés et détaillés, avant d'aborder le traitement médicamenteux.
« Le traitement de la maladie d'Alzheimer est plurimodal, faisant appel à des stratégies médicamenteuses et non médicamenteuses. Une prise en charge spécifique doit être élaborée pour chaque patient et modifiée régulièrement au cours de l'évolution. Les médicaments cholinergiques (...) ont une action symptomatique permettant d'améliorer le fonctionnement cognitif mais aussi les troubles psychocomportementaux. Lorsque ces derniers deviennent importants, l'utilisation des psychotropes peut être indispensable. »
« La Maladie d'Alzheimer », Jacques Touchon et Florence Portet, collection « Consulter/Prescrire », coédition Masson et « le Quotidien du Médecin ». 192 pages, 29 euros.
Peut être commandé aux Editions Masson, service clients, BP 16, 75261 Paris Cedex 06 ou sur le site www.masson.fr
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