À quelques mois de l’échéance du plan Alzheimer, Nicolas Sarkozy s’est félicité de son succès, estimant qu’il était devenu un « modèle » pour d’autres pays. Sur la base des travaux de la Commission nationale présidée par Joël Ménard, le chef de l’État avait lancé le 1er février 2008, le plan Alzheimer 2008-2012. L’objectif était de permettre, d’ici à la fin 2012, de mieux connaître la maladie pour mieux la combattre, d’améliorer la qualité de vie des malades et de leurs aidants, et de changer le regard de la société sur la maladie d’Alzheimer.
Lors d’un discours célébrant le 4e anniversaire du lancement du plan, doté d’un montant global de 1,6 milliard d’euros, le chef de l’État a souhaité que cet effort soit poursuivi par le prochain président, quel qu’il soit. « Tout ce qu’on a fait n’a de chance d’aboutir que si on l’inscrit dans la durée », a-t-il dit en ajoutant que « l’Alzheimer ne doit pas appartenir à un débat droite-gauche ».
Pour France Alzheimer, le premier bilan est contrasté. L’association salue tout d’abord des « avancées concrètes » dans l’accompagnement des personnes malades et de leur famille. Outre le déploiement progressif des Maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA) sur l’ensemble du territoire, « la formation des aidants constitue une avancée incontestable et une réponse au plus proche des besoins des familles », estime-t-elle. Pour la première fois, un plan Alzheimer a bénéficié d’un « budget entièrement dédié », permettant d’aboutir à de réels progrès, tant dans le domaine de la recherche, au travers de la coopération scientifique que sur l’éthique avec la création de l’Espace national de réflexion d’éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA).
Un retard à combler.
L’association exprime néanmoins de vives inquiétudes concernant la mise en œuvre de certaines mesures clés. À commencer par le développement et la diversification des structures de répit pour les aidants. « Le plan n’ayant pas permis de combler le déficit de place d’accueil de jour et en hébergement temporaire, de nombreuses familles éprouvent aujourd’hui encore des difficultés en termes d’accessibilités géographique et financière ». Pour combler ce retard, France Alzheimer appelle à « lancer au plus vite les appels à projets sur tout le territoire ». L’association réclame également d’accélérer la création d’établissements spécialisés pour répondre aux besoins des personnes malades, avec un personnel formé aux spécificités de la pathologie et une architecture adaptée. « Au-delà de 2012, l’ensemble des mesures touchant directement la vie quotidienne des familles et des personnes malades doivent être poursuivies et pérennisées », déclare Marie-Odile Desana. « Après quatre années d’investissement humain et financier, la fin de ces mesures constituerait une immense déception pour toutes les familles », ajoute la présidente de France Alzheimer qui attend désormais le lancement d’un nouveau plan.
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