Le manque cruel d'établissements pour les 600 000 malades d'Alzheimer dans le pays fait l'objet d'une conférence-débat à Toulon, aujourd'hui, à l'initiative de Michel Ortolan, un homme de 66 ans qui s'occupe depuis 18 ans de son frère malade.
Cette rencontre, animée par le neuropsychiatre toulonnais Marc Bouchacourt, et à laquelle sont conviés neurologues, psychiatres, équipes paramédicales, psychologues et infirmiers, a un objectif simple : créer dans le Var des structures pour les malades d'Alzheimer. Actuellement, le département ne dispose que de 500 places en accueil de jour. Il en faudrait 1 700.
« Près de 7 000 patients vivent à leur domicile, à la charge quasi exclusive de leur entourage. Le conjoint ou les enfants font en moyenne 6 heures et demie de travail effectif auprès de l'être cher, sans compter la surveillance non stop. Pour placer un malade dans un lieu spécialisé, il faut pouvoir débourser entre 1 500 et 3 000 euros par mois ! », explique Michel Ortolan.
Le secrétaire d'Etat aux Personnes âgées, Hubert Falco, a mis en place, au début de février, l'« Instance prospective Alzheimer », un groupe de travail composé d' « acteurs de terrain », qui vise à répondre aux besoins des personnes touchées par la maladie.
France Alzheimer :
la justice enquête
Indépendamment de ce contexte, le parquet de Paris a confié à la brigade financière de la capitale une enquête sur France Alzheimer, à la suite du dépôt d'une plainte de l'un de ses anciens administrateurs pour « anomalies financières ». L'association, qui annonce 12 000 membres et 40 000 donateurs, a pour mission de soutenir les familles de quelque 500 0000 malades. Selon Antoine Dubuisson, qui l'a quittée en juillet 2001, l'organisation, dotée cette année-là d'un budget de 2,75 millions d'euros, subit de vives tensions provoquées par la répartition de ses fonds. Des réserves importantes ne seraient pas distribuées, tandis que les sommes allouées à la recherche sont jugées insuffisantes. Dans sa plainte contre X, M. Dubuisson mentionne l'attribution du site Internet de l'association à une entreprise appartenant au fils de l'actuelle présidente, Huguette Drera, élue en juin 2001, l'achat d'un appartement de 420 m2 « pour seulement 11 salariés » et des frais de collecte de fonds qui se montent à 32 % des dons perçus. La responsable répond aux accusations en soulignant que France Alzheimer « est en mutation (transformation en Union d'associations) », et elle affirme qu' « il n'y a pas de malversations financières, ni de dérapages ».
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