Lire des livres, des magazines ou des quotidiens, faire des mots croisés et jouer aux cartes, ou encore aller visiter des expositions et des musées pourrait permettre de réduire le risque d'apparition de maladie d'Alzheimer. C'est la conclusion, publiée dans le « JAMA », d'une étude sur 700 personnes d'église - prêtres, frères et religieuses - âgés de plus de 65 ans.
Au moment de l'inclusion dans l'étude, les volontaires ont été évalués par 21 tests cognitifs (mémoire, langage, attention et orientation dans l'espace) et il leur a été remis un questionnaire sur leurs activités ludiques et culturelles (type d'activité et fréquence). L'analyse du questionnaire a permis d'établir une échelle d'activité individualisée sous la forme d'un score personnel allant de 1 à 5.
Les sujets ont été suivis, en moyenne, quatre ans et demi et, durant cette période, cent onze d'entre eux ont développé des signes de maladie d'Alzheimer. « Le score d'activité moyen à l'entrée dans l'étude des sujets qui ont développé des signes cliniques de déficit cognitif est statistiquement inférieur à celui des autres personnes », rapportent les investigateurs. En moyenne, pour chaque majoration d'un point du score d'activité, le risque de développement de maladie d'Alzheimer est diminué de 33 %. Si on divise la population étudiée en deux grands groupes - ceux à activité élevée, score supérieur à 3, et ceux à activité faible -, le risque de troubles est deux fois moins élevé dans le premier groupe que dans le second.
Fonctionnement régulier de circuits neuronaux
Le mécanisme sous-tendant la moindre apparition des signes de déclin cognitif reste encore inconnu. Les auteurs avancent que la mise en fonctionnement régulier de circuits neuronaux pourrait permettre de diminuer la vulnérabilité du système nerveux central. On ne peut néanmoins écarter l'hypothèse d'une diminution des scores moyens des personnes atteintes secondairement de maladie d'Alzheimer, liée à un état prédémentiel qui pourrait parfaitement expliquer la baisse des activités.
Les participants de la cohorte des religieux américains ayant accepté la pratique d'une autopsie de façon systématique, les investigateurs pensent que l'examen post mortem pourra les éclairer sur les liens physiopathologiques entre activités ludiques et culturelles, et survenue de déclin cognitif à moyen et à court terme.
« JAMA », 13 février 2002.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature