Depuis son implantation française en 1995, les Laboratoires Eisai ont développé de nombreuses actions d'information et de sensibilisation aux enjeux médicaux mais aussi socio-économiques de la maladie d'Alzheimer. « Ces actions ont contribué à la prise de conscience de la question de santé publique que représente cette affection, mais, faute d'information et de formation, la prise en charge sociale et médicale reste encore inadaptée au contexte évolutif de la maladie », explique le Dr Paul Cadre, directeur d'Esai France. Le programme d'actions que s'est fixé le laboratoire pour les années 2002 et 2003 est bâti sur trois grands axes : réflexion, concertation et mutualisation des connaissances et des pratiques.
Un observatoire en médecine générale
Dès le mois d'avril 2002, et pendant une durée de un an, un observatoire de la maladie d'Alzheimer en médecine générale sera mis en place. La prise en charge de cette affection en effet implique une chaîne d'acteurs de santé dans laquelle le médecin généraliste tient, ou tiendra, une place privilégiée. « En l'absence de formation initiale adéquate, il a paru nécessaire de mettre en place à la fois un outil d'analyse des comportements des médecins généralistes vis-à-vis de la maladie et un processus d'optimisation du repérage initiale de cette atteinte neurologique par le généraliste », analyse le Pr Françoise Forette. C'est sous la forme d'une étude épidémiologique prospective nationale, multicentrique et comparative que cet observatoire se traduira. L'étude comprendra deux phases : l'une transversale d'une durée de cinq mois, l'autre longitudinale s'étalant sur onze mois. Près de 10 000 patients devraient être inclus par des généralistes répartis à travers la France.
Batterie cognitive courte
La mise au point d'une « batterie cognitive courte » constitue le second volet du plan d'actions 2002-2003. « La fréquence croissante de la maladie d'Alzheimer et l'existence de traitements symptomatiques efficaces aux stades précoces renforce la nécessité d'un diagnostic dès les premiers stades de la maladie (MMS entre 18 et 26). Les instruments diagnostiques se doivent d'être faciles à utiliser et suffisamment discriminants afin de distinguer les troubles cognitifs observés dans le cadre d'un vieillissement normal de ceux liés à l'apparition de la maladie d'Alzheimer ou d'autres démences », analyse le Pr Jacques Touchon (Montpellier). Ces instruments neuropsychologiques doivent être adaptés à des praticiens non spécialisés et doivent être utilisables dans le cadre de la pratique de la médecine générale. A l'heure actuelle, les cliniciens utilisent divers outils de mesure dont la sensibilité est souvent insuffisante. Le MMSE reste le plus utilisé, bien que son manque de sensibilité et de spécificité en fasse un instrument inadapté au dépistage de masse. En outre, ce test influencé par le niveau d'éducation est long à réaliser et psychologiquement difficile à proposer chez des patients suivis en médecine générale pour des troubles non cognitifs. L'objectif que se sont fixé les Laboratoires Eisai, en collaboration avec des gérontologues, neurologues et psychiatres, est d'établir une batterie cognitive courte qui soit discriminante entre sujets atteints de maladie d'Alzheimer et témoins sains et sujets dépressifs. Pour une meilleure acceptabilité de la part des médecin généraliste, cette batterie devra être composée de tests simples et sensibles réalisables en moins de dix minutes. Une première étude pilote a été mise en place afin d'évaluer en pratique un batterie cognitive déjà validée en terme de méthodologie et constituée de quatre tests : un test d'orientation temporelle, un test de mémoire, le tests de l'horloge et un test de fluence verbale. Les premiers résultats ont confirmé la spécificité et la sensibilité de cette batterie qui, au cours de l'année 2002, va être testée à plus large échelle.
Une conférence de presse organisée par les Laboratoires Eisai.
La fondation Eisai
La fondation d'entreprise Eisai, créée en début d'année 2002, s'est fixé comme axe majeur le soutien à la formation médicale et paramédicale, dans le but de favoriser une bonne prise en charge des malades, la participation à une meilleure connaissance du grand public sur les enjeux de santé publique, représentés par les maladies neurodégénératives, et la contribution à une amélioration de la prise en charge sociale. Les premières actions engagées par la fonction visent à soutenir la formation des professionnels de santé au travers de la création des « Bourses Florence Nightingale pour la qualité des soins » et le soutien aux actions de l'institut Alzheimer.
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