Une étude par IRM volumétrique débutée chez des patients à un stade précoce de la maladie d'Alzheimer (MA) montre la progression de l'atrophie cérébrale. « Au stade où les patients sont jugés avoir une démence légère (Mini Mental State Examination Score, MMSE = 23), la perte annuelle moyenne du volume cérébral est de 2,8 % ; elle augmente ensuite de 0,32 % par année. Nos observations renforcent la notion de la nécessité d'un diagnostic et d'une intervention thérapeutique précoces dans la MA. »
Dennis Chan et coll. (Londres), qui publient une lettre dans le « Lancet », ont étudié 12 personnes (5 hommes et 7 femmes) présentant une MA familiale (avec une identification des mutations) et 3 autres sujets ayant une forme sporadique à début précoce.
Le temps moyen écoulé entre les IRM initiales et finales est de 33,2 mois. Chez quatre des patients ayant une forme familiale, des images présymptomatiques existaient.
Pour mesurer les modifications de vitesse de l'atrophie en fonction de la sévérité de la maladie, ils ont choisi d'évaluer le degré d'atrophie pour chaque patient, au moment où il atteint 23 (sur 30) au MMSE, score correspondant à une démence légère et atteint par tous les patients au cours de l'évolution.
Le nombre moyen des IRM est de 5,2 par patient. Plusieurs modèles mathématiques ont été appliqués.
Cette étude montre l'accélération de l'atrophie cérébrale à mesure que la maladie progresse. Ce qui s'accorde avec les observations anatomiques qui ont montré une atrophie plus importante chez les patients ayant une atteinte plus sévère. Et aussi à la variabilité en clinique du rythme du déclin fonctionnel, ce qui a été corrélé à l'atrophie.
En outre, chez les patients encore asymptomatiques, la perte neuronale est déjà évidente. Une cascade accélérée d'atrophie tissulaire se produit par la suite. Ce qui fait souligner les besoins.
Toutefois, ces résultats sont à prendre avec précaution, sans les extrapoler à la population complète des malades.
L'étude sur des formes familiales à début précoce facilite les évaluations sérielles, mais l'histoire naturelle des formes à début tardif est sensiblement différente.
De plus, les résultats obtenus aux stades précoces du développement de la maladie ne s'appliquent pas nécessairement aux stades évolués. Il est, en outre, difficile de réaliser une IRM chez un patient ayant une démence évoluée.
« The Lancet », vol. 362, 4 octobre 2003, pp. 1121-1122.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature