Selon un nouveau travail mené chez la souris en Corée et aux Etats-Unis, et publié dans les « Proceedings » de l'Académie des sciences américaine, le zinc synaptique favoriserait la formation de plaques amyloïdes. Selon les chercheurs, la chélation du zinc pourrait donc être une alternative thérapeutique.
On le sait, certains arguments suggèrent que des ions métalliques endogènes comme le zinc, le cuivre et le fer peuvent contribuer à l'agrégation du peptide bêta amyloïde (Aß) et à la formation de plaques dans la maladie d'Alzheimer.
Premier argument : le zinc et le cuivre induisent une agrégation rapide d'un Aß synthétique dans un environnement aqueux, probablement en se liant aux résidus histidine de l'Aß.
Deuxième argument : les taux de zinc et de cuivre sont élevés dans le cerveau de patients atteints d'Alzheimer, notamment autour des plaques.
Troisième argument, chez des souris suédoises transgéniques Tg2576 : sur des extraits cérébraux des chélateurs de métaux entraînent la dissolution des agrégats d'Aß et inhibent l'accumulation de plaques amyloïdes.
Pourtant, il fallait encore résoudre une inconnue : d'où vient le zinc présent dans les plaques ?
Un nouveau travail, signé Joo-Yong Lee et coll., démontre chez l'animal que c'est le zinc présent dans les vésicules synaptiques qui joue un rôle dans la formation d'Aß.
Les vésicules synaptiques
« Actuellement, on envisage différentes stratégies pour prévenir la maladie d'Alzheimer ou inverser sa pathologie. Parmi elles, les principaux efforts sont concentrés sur l'idée que l'accumulation d'Aß est l'événement pathogénique central. Les sécrétases bêta et gamma sont les principales cibles pour le développement de médicaments destinés à réduire la formation d'Aß (...) Nos résultats supportent l'idée qu'un traitement chélateur du zinc, qui réduit préférentiellement les formes insolubles d'Aß, peut être une stratégie thérapeutique alternative pour ralentir ou prévenir l'apparition d'une maladie d'Alzheimer », concluent les auteurs.
« Proc Natl Acad Sci USA ». www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.092034699.
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