Que leurs syndicats aient signé ou non la convention, les médecins alsaciens, nombreux à se dire moroses, espèrent que la reprise des négociations conventionnelles permettra de clarifier le texte actuel, tout en remédiant à ses insuffisances.
« La revalorisation de la médecine générale ne sera vraiment visible que lorsque le C sera équivalent au CS », tranche le Dr Patrick Nicol, généraliste de campagne au pied des Vosges et président de l'Unof (Csmf) du Bas-Rhin.
Pour lui, les médecins attendent avant tout cette mesure, beaucoup plus « lisible » que les forfaits et autres cotations complexes des actes. « Un nouveau report de cette mesure pourrait être un motif de conflit », déclare-t-il, même si les médecins, actuellement, ne sont pas très combatifs. Une revalorisation du C indispensable, juge-t-il, pour encourager les jeunes médecins à s'installer, surtout à la campagne. Il constate que les médecins sont en passe de respecter leurs engagements de maîtrise médicalisée. A cet égard, il estime que les campagnes de sensibilisation des caisses, qui portent en Alsace sur les psychotropes, les indemnités journalières, les statines et les antibiotiques, contribueront utilement à limiter les dépenses. «Nous sommes prêts à jouer le jeu dès lors que les caisses sont cohérentes, en menant à la fois des actions auprès des professionnels et des assurés », souligne-t-il.
Pour le Dr Marcel Ruetsch, installé près de Colmar (Haut-Rhin) et membre du bureau d'Espace Généraliste, les médecins souffrent d'une « perte de confiance », aggravée par la convention actuelle. « Ce que je voudrais, lors de ces négociations, c'est d'abord un cahier des charges digne de ce nom pour les médecins traitants et un forfait pour tous les patients, pas seulement réservé pour les ALD. » Il refuse que les généralistes soient de « simples distributeurs de tickets » et affirme que nombre de confrères, confrontés à davantage de paperasse et de contrôles, sont démotivés et démoralisés, à l'heure où les caisses attendent d'eux des efforts de prescription toujours plus nombreux. « Les choses iraient beaucoup mieux si les généralistes étaient enfin reconnus dans leurs missions et leurs compétences », conclut-il. Non sans rappeler l'urgence des autres chantiers, dont la retraite.
Le Dr Ludmilla Kalinkova, dermatologue à Strasbourg et membre du bureau du SML, souhaite bien sûr que la convention permette une revalorisation des honoraires ; mais elle voudrait surtout mettre fin à certains effets pervers de la remise en cause de l'accès direct aux spécialistes. « La majorité des patients est persuadée qu'il est désormais interdit de voir un spécialiste en premier recours. Nous avons totalement échoué dans notre politique de communication sur ce thème », constate-t-elle avec dépit. Résultat : en Alsace, l'activité de nombreux spécialistes aurait chuté de 15 à 30 % ; les plus touchés seraient les ORL, gastro-entérologues et gynécologues médicaux.
Les médecins sont déprimés et désorientés, conclut-elle, en regrettant que la convention, au lieu de poser des jalons pour l'avenir du système de soins, ressemble à un « quadrillage technocratique ».
Alsace : un C équivalent au CS
Publié le 05/12/2005
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> DENIS DURAND DE BOUSINGEN
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7857
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