HUIT LISTES électorales, soit 240 candidats, brigueront d’ici au 29 mai les suffrages des médecins alsaciens pour le renouvellement de leur union régionale (Urmla). La Csmf et le SML sont les seuls à présenter des listes dans les deux collèges, tandis que la FMF apparaît pour la première fois dans la région. Espace Généraliste, mouvement « dissident » de MG-France créé l’an dernier, aborde pour la première fois, en tant que tel, une élection professionnelle… où se présente aussi une branche régionale de MG-France, sous l’étiquette de cette dernière.
Représentant les 3 563 libéraux des deux départements alsaciens, l’Urmla est la seule union présidée depuis son origine par le SML. Elle a développé de nombreux partenariats avec tous les acteurs de la santé en Alsace, dont l’assurance-maladie. Ces dernières années, elle a monté des campagnes de prévention des risques cardio-vasculaires, notamment le tabagisme, et des actions portant sur la nutrition, et sur le bon usage des médicaments. L’Urmla a créé une structure de veille sanitaire, combinée à un système d’information sur la santé pour tous les médecins, Interface réseau ; elle met en place depuis peu le programme e-santé Alsace, système sécurisé de communication informatique associant médecins libéraux et hôpitaux.
Disposant d’un budget de fonctionnement de 570 000 euros, l’Urmla parvient à doubler cette somme grâce aux nombreuses subventions qu’elle obtient pour mener ses programmes et ses actions : son dynamisme a favorisé sa notoriété et elle a su affirmer sa présence dans le paysage médico-social alsacien.
L’Union souligne que ces activités fonctionnent à l’initiative de médecins issus de mouvements parfois très opposés sur le plan syndical. «Nous avons dépassé nos querelles syndicales pour travailler ensemble», explique le Dr Alain Lion, généraliste SML élu président de l’Union en 2001. Un point de vue partagé par de nombreux membres de l’Union, mais vivement réfuté par l’Unof qui dénonce le fonctionnement «peu démocratique» de la structure et ses activités «trop éloignées des préoccupations des médecins qui, de plus, ne la connaissent pas», comme le résume le Dr Patrick Nicol, président de l’Unof du Bas-Rhin.
Par rapport à l’an 2000, les deux nouveautés de la campagne sont l’arrivée de la FMF et d’Espace Généraliste. Ce dernier, qui réunit la quasi-totalité des anciens membres de MG-France dans la région, se présente comme la première force des généralistes d’Alsace et espère, comme en 2000, remporter l’élection dans ce collège. Le président d’Espace, le Dr Claude Bronner, conduit une liste qu’il a voulue «très renouvelée», avec beaucoup de nouveaux candidats occupant des places éligibles. Il devra toutefois faire face à la liste MG-France « officielle » conduite par le Dr André Spielewoy. Celui-ci, resté membre de MG-France avec un certain nombre de confrères, «tant par conviction que par fidélité», veut aussi faire de cette liste une première étape vers la « recréation » de MG-France en Alsace.
Presque inconnue en Alsace, la FMF fait son apparition avec ce scrutin, mais uniquement chez les spécialistes. Emmenée par une dermatologue de Molsheim, le Dr Simone Pfeffer, la liste est issue, au départ, des coordinations de spécialistes libéraux réclamant plus de liberté tarifaire. «Les coordinations ont envahi la FMF, car on y est très libres», explique-t-elle, en souhaitant que les membres de ces coordinations se retrouvent autour de sa liste. Enfin, toujours chez les spécialistes, le Dr Jean-Claude Vogt, élu en 2000 sur la liste de l’Union des chirurgiens (Uccsf) mène à nouveau une liste cette année.
Actuellement, les listes envoient des mails ou des fax à l’ensemble des médecins de la région, et certaines comptent sur l’appui de leurs leaders nationaux : le président national de la Csmf, le Dr Michel Chassang, et celui de sa composante spécialiste (Umespe), le Dr Jean-François Rey, viendront prochainement en Alsace, et le Dr Cabrera, président du SML, est «prêt à y venir».
Présidente de l’Urmla de 1994 à 2001, et actuelle tête de liste des spécialistes SML, le Dr Ludmilla Kalinkova souhaite que la campagne aborde clairement les futures «missions essentielles des unions», et notamment l’évaluation des pratiques médicales, qui doit «rester entre les mains des médecins».
Voir aussi sur www.quotimed.com,
notre dossier sur les élections 2006 ( rubrique Dossiers web)
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