CRÉÉ L’AN DERNIER par le Dr Claude Bronner, généraliste en Alsace, et plusieurs autres dissidents de MG-France, Espace Généraliste rafle dans cette région 10 des 20 sièges de ce collège, et voit dans ce résultat la confirmation de son travail de terrain : «Les médecins nous connaissent depuis longtemps, et savent que nous menons des actions efficaces», souligne-t-il. Dans ces conditions, Espace peut espérer la présidence de l’Union : «Nous sommes prêts à négocier avec les autres formations et à renoncer à la présidence du collège des généralistes pour cela», explique le Dr Bronner. Actuellement, la présidence est détenue par le Dr Marcel Ruetsch, autre ancien de MG-France passé à Espace. MG-France a obtenu deux sièges, un résultat honorable si l’on pense que ce syndicat a perdu la quasi-totalité de ses adhérents et de ses cadres lors de la création d’Espace Généraliste.
Le Dr Marc Willard, psychiatre à Strasbourg, est l’un des 6 élus de la FMF, jusque-là quasi inexistante en Alsace : «Nous sommes deuxièmes chez les spécialistes, à 25voix derrière la Csmf, et je suis sûr que, si nous avions présenté une liste de généralistes, nous aurions eu un bon résultat. Car nous sommes les seuls à nous être clairement exprimés sur la convention», dit-il. Il entend maintenant travailler pour faire avancer l’union et, rejetant l’étiquette de syndicat «contestataire», souligne que son mouvement «apportera du sang neuf à l’union tout en profitant de l’expérience des plus anciens: nous souhaitons obtenir de vraies responsabilités», termine-t-il.
Président régional du SML, le Dr Jean-Marie Letzelter voit dans le revers infligé à son mouvement un «vote sanction», aggravé par le fait que le SML avait, auparavant, attiré beaucoup de mécontents qui sont repartis exprimer leur déception ailleurs : «Comme nous avons moins d’adhérents que la Csmf, nos partisans sont plus volatiles, et cela explique le résultat», regrette- t-il. Néanmoins, le SML représentera un candidat à la présidence – le Dr Lion, président sortant et espère garder ses chances ; à l’inverse, il considère la présidence du collège des généralistes, qu’il détenait jusqu’à présent, comme très compromise. «Mais l’important, termine-t-il, c’est que l’union continue à bien marcher, comme par le passé, et nous voulons continuer la politique de dialogue et de consensus.»
Le Dr Pascal Charles, président de la Csmf du Bas-Rhin, reconnaît que le résultat de son syndicat est «moyen», et se dit surtout déçu de son score chez les généralistes, «alors même que la convention était avantageuse pour eux». En revanche, il n’est pas étonné de la percée de la FMF, dont il juge les revendications de liberté tarifaire «tout à fait justifiées».
La Csmf jouera le jeu des alliances, tout en soulignant qu’elles tiendront compte des proximités idéologiques : en clair, il lui sera plus facile de s’allier à la FMF qu’à Espace ou MG-France. Et la Csmf vise un poste important : «Le SML a présidé l’union pendant douze ans, y compris lorsque nous étions majoritaires, mais il faut maintenant tourner cette page», dit le Dr Charles.
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