L'étude en question, réalisée par 32 centres américains, a porté sur 424 hommes dont l'âge moyen était de 50 ans. Le début de la calvitie remontait à quinze ans (médiane). Il existait des antécédents familiaux de calvitie dans la majorité des cas (80 % au premier degré, 54 % au second). Les formes sévères (grade V de la classification de Norwood Hamilton) concernent 46 % des patients âgés de 51 à 60 ans contre 36 % entre 41 et 50 ans, ce qui confirme l'accroissement de la sévérité de la calvitie, avec l'âge.
L'appréciation photographique globale (effectuée par un dermatologue qui ne connaissait pas le traitement donné) montre une supériorité du finastéride, celle-ci apparaissant dès le 6e mois et se maintenant pendant les deux ans de l'étude (p < 0,001), augmentant même avec le temps. Au terme de l'essai, 39 % des patients du bras finastéride voient leur calvitie améliorée (contre 4 % dans le groupe placebo) et 6 % seulement enregistrent une aggravation (contre 23 %) : au total, Propecia améliore ou stabilise 94 % des calvities.
Plusieurs critères de satisfaction
Cette supériorité statistiquement significative des données photographiques est confirmée par les évaluations faites par les patients (p < 0,001) et par les investigateurs (p < 0,001). De plus, cette satisfaction des patients portait sur tout un ensemble de critères : apparence du front et du vertex, qualité et quantité de la repousse, chute des cheveux, appréciation globale ...
Enfin l'amélioration sous traitement, si elle est numériquement plus importante dans la tranche d'âge 40-50 ans, se manifeste également dans la tranche d'âge 50-60 ans.
Au plan de la tolérance, des effets secondaires d'ordre sexuel ; ils sont un peu plus fréquents dans le groupe finastéride (8,7 % versus 5,1 %), dominés par la baisse de la libido (respectivement 4,9 et 4,4 %). Toutefois, le pourcentage de patients arrêtant l'essai pour troubles sexuels est équivalent dans les deux groupes (2,1 et 2,2 % respectivement).
L'ensemble de ces résultats fait dire au Pr Reygagne que Propecia a démontré son efficacité dans le traitement de l'alopécie androgénétique de l'homme, qu'il ait plus ou moins de 40 ans. Le Pr Reygagne souligne la qualité du développement clinique de Propecia, ainsi que les atouts d'un traitement oral en une prise par jour, qui ne pose pas de problèmes d'interactions médicamenteuses, avantage certain chez des hommes qui avancent en âge. Reste la question de la durée de traitement : il n'y a pas d'inconvénient à le poursuivre longtemps, répond le Pr Reygagne (d'autant que les taux de la testostérone demeurent physiologiques) ; de plus, le traitement reste efficace, même si, avec le temps, le patient oublie de prendre son médicament certains jours.
(1) D. A. Whiting, « European Journal of Dermatology », 2003 ; 13 : 150-160.
Des hommes plus « féminins » ?
Une enquête effectuée par McCann-Erickson fait apparaître une évolution progressive des mentalités masculines, avec une acceptation plus grande de composantes psychologiques jugées plus féminines comme plus de proximité avec les enfants : une plus grande reconnaissance de ses doutes, voire de ses peurs. Cependant, ils n'en arrivent pas à adhérer à une apparence physique plus féminine, ce qui les conduit à rejeter les visages de l'homme véhiculés par la publicité : trop virils pour être politiquement corrects ou trop efféminés. A noter qu'ils aiment de plus en plus se retrouver entre hommes, là où ils peuvent encore étaler leur virilité (pendant ce temps, leurs compagnes multiplient les sorties entre « copines »).
Quoi qu'il en soit, l'homme prend de plus en plus soin de son corps, avec cependant des objectifs fort divers : recherche de la forme physique, peur de la maladie et de vieillir, besoin de séduire. En fonction des objectifs, différents outils sont utilisés : sport et exercice physique, recours aux produits cosmétiques, voire (pour une minorité) incursion dans des mondes jusque-là exclusivement féminins (UV, thalassothérapie, instituts de beauté, chirurgie esthétique).
Dr A. M.
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