La maison de santé de Bletterans dans le Jura, a démarré une expérimentation de téléconsultation avec, de l’autre côté de l’écran, le Pr Vallancien, urologue à l’Institut Mutualiste Montsouris à Paris.
La petite mais désormais célèbre maison de santé de Bletterans, dans le Jura, connectée avec l’Institut Mutualiste Montsouris de Paris : leur première expérience de téléconsultation s’est déroulée courant 2010. « Nous avons présenté au Pr Vallancien deux cas complexes. Tout d’abord, un patient avec un PSA élévé qui refuse la biopsie. Le deuxième cas concerne un patient qui a subi une prostatectomie radicale mais la coupe passe très près de la lésion. Nous souhaitions avoir l’avis du Pr Vallancien, notamment sur les autres possibilités de traitements » explique le Dr Jean-Michel Mazué, un des généralistes, promoteur de la maison de santé. « Nous disposons d’une salle de visioconférence et de toutes les techniques nécessaires pour faire passer des IRM, des radiographies, des bilans d’anapath,… » ajoute le praticien qui avait présenté ce dispositif au Président de la République en septembre 2008, lorsque celui-ci avait visité la maison de santé en compagnie du Pr Vallencien. « C’est tout à fait ce qu’il faudrait développer davantage » avait commenté Nicolas Sarkozy, visiblement emballé.
Faire disparaître les distances
Pour cette maison de santé qui regroupe 23 professionnels de santé (médecins, infirmières, kinésithérapeutes, podologues,…), « cela permet de changer les règles et de faire disparaître les distances ». Utile, quand il faut parfois des semaines pour prendre l’avis d’un spécialiste situé à une quarantaine de kilomètres en raison de la raréfaction de certaines spécialités. En un clic, un urologue renommé donne son avis. « Certes, les spécialistes devront s’organiser dans ce nouveau système, pour prévoir des créneaux de rendez-vous» ajoute le Dr Mazué qui compte poursuivre ces téléconsultations avec des dermatologues, neurologues,… Ce généraliste pionnier n’exclut pas, pour sa part, de mettre en place un jour des sortes de téléconsultations de premier recours pour certaines situations. « Pourquoi ne pas démarrer dans les années prochaines du téléconseil, par exemple, le matin, par internet ? L’objectif est de sélectionner des cas comme le petit accès de fièvre d’un enfant que la mère hésite à envoyer à l’école et qui peut être traité à la maison. Tout en insistant sur la nécessité de venir consulter en cas d’aggravation. Le fait de nos connaître nos patients facilite l’expérience et nous pratiquons d’ailleurs tous plus ou moins ce type de conseil ».
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