Les médecins allergologues français souffrent d'une définition imprécise de leur spécificité professionnelle et souhaitent y remédier. Tel était le thème directeur de la 40e Assemblée générale du Syndicat national des allergologues français (SNAF) qui s'est tenue récemment à Paris.
Premier souci des allergologues : la reconnaissance de l'allergologie comme spécialité à part entière, ainsi que la reconnaissance dès à présent du statut de spécialistes aux allergologues exclusifs. « Actuellement, explique Farid Marmouz, vice-président du SNAF, l'allergologue est un médecin, généraliste ou spécialiste d'organe, qui suit deux années d'études de capacité en allergologie ; pour être spécialiste à part entière, il lui manque un diplôme d'études supérieures (DES) en allergologie. Mais ça n'est pas un problème insurmontable, et je vous rappelle que les endocrinologues n'ont été reconnus comme spécialistes à part entière qu'en 1986. »
De fait, la procédure ne paraît pas insurmontable : il faut pour cela que des médecins allergologues regroupés en association déposent cette demande de reconnaissance auprès du ministère de la Santé et de l'Education nationale, afin notamment de mettre en place l'enseignement adapté. « Je caresse l'espoir raisonnable de voir cette spécialité installée d'ici deux à quatre ans », ajoute Farid Marmouz, qui compte profiter de la dynamique créée par le remodelage des études médicales (1). A ce sujet, le SNAF est en contact avec le cabinet de Jean-François Mattei qui semblerait manifester de l'intérêt à l'égard de ce dossier. Mais le SNAF connaît un autre sujet d'inquiétude, celui de la désaffection des médecins pour cette « spécialité » : il y a aujourd'hui en France environ 1 800 allergologues, qu'ils soient exclusifs ou non, et non seulement ce nombre n'augmente pas, mais il aurait tendance à baisser du fait d'une offre insuffisante en termes d'études. « A titre d'exemple, indique Farid Marmouz, en France seulement 36 candidats ont obtenu leur capacité en allergologie en 2002, alors que le nombre de personnes allergiques a doublé depuis quinze ans. » La demande de soins n'est donc pas facilement satisfaite, d'autant que les structures hospitalières sont, elles aussi, en nombre insuffisant et sont contraintes de faire appel à des médecins vacataires libéraux dont la démographie tend à baisser. Un cercle vicieux.
(1) Au sein de l'Union européenne, l'allergologie est considérée comme une spécialité à part entière en Grande-Bretagne, en Italie, en Espagne, en Grèce et au Portugal.
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