A UTANT les allergies alimentaires constituent une pathologie courante, autant les données épidémiologiques précises sur ces allergies sont rares. A l'instar des stratégies développées dans d'autres pathologies environnementales, le service d'allergologie et d'immunologie clinique du CHU de Nancy et le CICBAA* ont donc créé un outil d'observation ad hoc.
Le réseau, qui a pour but de fournir des données précises sur les allergies alimentaires et d'être attentif au risque allergique des aliments nouveaux, regroupe d'emblée 162 membres**. « Ce sont des allergologues formés et compétents », souligne le Pr Moneret-Vautrin, qui sont très qualifiés pour recueillir des observations fiables. « Il n'est pas question d'intégrer dans notre base de connaissances des données qui se révéleraient douteuses ou inexploitables », insiste-t-elle.
Sur le plan pratique, le fonctionnement du réseau est extrêmement simple. L'ensemble des membres reçoit par courrier électronique le premier de chaque mois un message demandant de recueillir tel ou tel type de données afin de surveiller un événement particulier. Par exemple, lors du lancement du réseau, le 1er avril, les allergologues étaient invités à relever les accidents graves observables dans leur consultation, de type choc anaphylactique, angio-dème laryngé et asthme grave.
Lors de cette première enquête prospective, plus de 100 réponses ont été reçues au bout d'un mois d'observation. Les données ainsi recueillies sont examinées par la coordonnatrice du réseau et analysées, puis transmises à chacun des membres du réseau. Elles sont également publiées sur le site du CICBAA et communiquées à l'Institut de veille sanitaire (InVS) et à l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). « Effectivement, souligne le Pr Moneret-Vautrin, nous sommes à la convergence des missions de ces deux institutions, l'une ayant en charge la sécurité des populations et l'autre la sécurité des aliments. »
Les résultats de cette première enquête ne devraient pas tarder à être publiés. Quand on sait la complexité actuelle de la filière alimentaire, où il est quasiment impossible de savoir « ce que l'on a réellement dans son assiette », on imagine que le réseau, indépendant de l'industrie pharmaceutique comme de la filière agro-alimentaire, devrait bientôt livrer quelques surprises.
* Cercle d'investigations cliniques et biologiques en allergologie alimentaire (www.cicbaa.com).
** France métropolitaine, plus 7 Belges, 2 Polonais, 2 Luxembourgeois, 1 Grec et 2 allergologues de Fort-de-France.
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