Graminées et pollution
Ils se nomment fétuque, houlque, pâturin, dactyle, ivraie, seigle. Leur période de pollinisation s’étend classiquement de fin mai jusqu’à août selon les régions. Elle débute plus précocement dans le sud que dans le nord de la France. Comme le rappelle M. Thibaudon, directeur du RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique), deux facteurs environnementaux influencent particulièrement « l’agressivité » des pollens de graminées :
1). La pollution :« La synergie entre la pollution extérieure et les pollens de graminées augmente la symptomatologie allergique chez les personnes prédisposées. En effet, le nombre d’allergies respiratoires a fortement augmenté dans les pays industrialisés. Les particules diesel se fixent sur les pollens agissant ainsi à deux niveaux. Les pollens de graminées se déposent sur les muqueuses respiratoires apportant également des particules diesel jouant un rôle de catalyseur avec augmentation du phénomène inflammatoire. D’autre part, ces particules diesel peuvent faire éclater les pollens, des particules plus fines (granules) étant ainsi mises en suspension et pénétrant plus profondément dans l’arbre respiratoire. Le grain de pollen est à considérer comme le véhicule de certains granules comportant les allergènes majeurs. La fragmentation de ces pollens en granules submicroniques par l’intermédiaire de ces particules diesel induit une pénétration plus facile dans l’appareil respiratoire que des pollens de 20 microns de diamètre ».
2). Les changements climatiques : la plupart des pollens allergisants sont anémophiles (véhiculés par le vent). Comme le stipule M. Thibaudon, « La diffusion des grains dans l’atmosphère est tributaire des conditions météorologiques avec un risque plus élevé en cas de temps ensoleillé et venteux. Les pollens pour se développer ont besoin au préalable de l’alternance de périodes froides et chaudes ».
Un site, « Pollens.fr »
Actuellement, le RNSA possède 73 capteurs de pollens en métropole et deux sur l’île de la Réunion. Le relevé de ces capteurs est diffusé par l’intermédiaire du site du RNSA avec d’autres informations : bulletin allergo-pollinique hebdomadaire, bulletin moisissures, bulletin phénologique, la présentation des principaux pollens. Dans chaque région, un médecin « sentinelle » relaye les ressentis cliniques observés localement par rapport au relevé pollinique. M. Thibaudon signale que « tout internaute a la possibilité de s’inscrire à un bulletin d’alerte selon les allergènes auxquels il est sensible. Est mis également à la disposition du grand public, un bulletin de suivi des symptômes rattaché aux quantités de pollens qui peut être très utile tant pour le patient que pour l’allergologue lors des consultations ».
Le RNSA français fait partie d’un réseau international MedAroNet dont les autres participants sont l’Espagne, l’Italie, la Grèce, Israël, l’Albanie, la Serbie, l’Algérie, la Tunisie, la Turquie, et du réseau Européen « Polleninfo.org ». De nombreux liens avec les résultats des capteurs d’autres pays sont disponibles pour les allergiques qui doivent se déplacer à l’étranger.
D’après un entretien avec Monsieur Michel THIBAUDON, Directeur du RNSA (Réseau National de Surveillance Aérobiologique). Le Plat du Pin – 69690 Brussieu www.pollens.fr
(1) Réseau National de Surveillance Aérobiologique.
Pas de conflit d’intérêt déclaré.
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