Le gouvernement allemand et l'opposition conservatrice se sont finalement mis d'accord sur un projet de réforme du système de santé devant permettre d'économiser à terme plus de 20 milliards d'euros.
Après plusieurs semaines de négociations, ils ont « trouvé un compromis qui assure la qualité des soins et en même temps casse des structures encroûtées », a souligné la ministre social-démocrate de la Santé, Ulla Schmidt. Elle a jugé le résultat « équilibré », en assurant que la réforme permettra « d'assurer la qualité, mais en restant finançable ». La ministre a réaffirmé qu'elle voulait baisser à terme les cotisations d'assurance-maladie pour les employeurs et les salariés.
Le compromis prévoit d'économiser sur les remboursements. Les prothèses dentaires ne seront plus couvertes par le régime général, mais dans le cadre d'une assurance complémentaire. Les patients auront le choix entre une assurance supplémentaire publique ou la souscription d'un contrat privé. Les médicaments délivrés sans ordonnance seront aussi entièrement à la charge des patients. Une fondation indépendante doit par ailleurs être créée pour évaluer le rapport coût/efficacité des médicaments.
Autre nouveauté : l'introduction d'une contribution au paiement des soins. Les Allemands, jusqu'à présent, ne déboursaient rien lors des visites chez le médecin, car la totalité des coûts était directement prise en charge par l'assurance-maladie. Désormais, ils devront s'acquitter de 10 % des honoraires, avec un maximum de 10 euros par acte. Une participation sera également demandée pour les soins ambulatoires médicaux ou dentaires, à moins que le patient ne soit envoyé par son médecin traitant, et pour les séjours à l'hôpital.
Le projet prévoit que le financement des indemnités de congés maladie, jusqu'à présent supporté par les assurés et les employeurs, sera assuré d'ici à 2007 uniquement par les assurés.
La réforme doit permettre d'économiser 9,9 milliards d'euros dès l'an prochain, pour atteindre progressivement d'ici à 2006/2007 quelque 23 milliards d'euros. En Allemagne, les dépenses de santé se sont envolées ces dernières années pour atteindre, en 2002, 142 milliards d'euros, tandis que le déficit des caisses publiques se creusait jusqu'à un record de 2,96 milliards d'euros.
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