Aliments enrichis en stanols végétaux contre LDL cholestérol

Publié le 12/10/2003
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Les facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires sont bien identifiés et l'on sait que l'hypercholestérolémie concerne 17 % de la population française. On connaît aussi l'importance de la prise en charge multifactorielle et d'un accompagnement diététique des patients souffrant d'hypercholestérolémie : l'action sur l'alimentation peut entraîner une diminution du taux de LDL cholestérol sanguin (une baisse de 15 % permet de réduire le risque cardio-vasculaire de 25 %).

Cela dit, le régime diététique du patient hypercholestérolémique doit être acceptable au quotidien et s'inscrire dans ses habitudes alimentaires, car les patients expriment souvent une peur du régime (synonyme de privation) et leur observance à long terme reste aléatoire.
La consommation des stanols végétaux, extraits à partir des plantes après l'adjonction d'une molécule d'hydrogène, constitue une nouvelle solution alimentaire s'intégrant dans la prise en charge globale des facteurs de risque cardio-vasculaire. Le fait que ces substances végétales aient une structure très proche de celle du cholestérol (et une grande similitude des propriétés physico-chimiques) explique leur capacité d'inhiber l'absorption du cholestérol au sein de la lumière duodénale, à condition toutefois qu'elles soient présentes en quantité suffisante.
Près de 30 études contrôlées internationales ont montré qu'une consommation quotidienne d'au moins 2 g de stanol végétal par jour permet une baisse de 50 % de l'absorption du cholestérol alimentaire, ce qui entraîne une baisse moyenne de 10 à 15 % du LDL cholestérol. A noter qu'une dose supérieure de stanol n'entraîne pas de réduction plus importante du LDL cholestérol. Les stanols végétaux, eux, ne sont absorbés qu'en quantité négligeable (moins de 1 %) par la muqueuse intestinale. Aucun effet secondaire indésirable n'a jusqu'à présent été rapporté au cours des régimes enrichis en phytostanols, seule une diminution des taux sanguins de carotène et de lycopène a été observée. D'où les recommandations aux consommateurs d'accroître la consommation de fruits et légumes riches en carotène.
En outre, un effet additif du stanol végétal associé à un traitement par statine a été démontré dans une étude multicentrique qui a comparé l'effet d'une margarine enrichie en esters de stanol à celui d'une margarine placebo chez les patients traités par une dose stable de statine : à 8 semaines, la réduction du LDL cholestérol était de 17 % dans le premier groupe versus 7 % avec la margarine placebo. Selon les auteurs, cette baisse supplémentaire du LDL cholestérol est supérieure à celle que l'on pourrait obtenir en doublant la dose de statine. C'est dire que les phystostanols apparaissent comme une alternative à une majoration des doses médicamenteuses.

Un emballage explicite

Depuis mai 2002, St-Hubert propose aux patients hypercholestérolémiques (en complément d'un régime ou du traitement médical) deux matières grasses allégées contenant 1,4 g de stanol pour 20 g de matière grasse, à savoir « léger à tartiner » et « cuisine et tartine ».
Et il est maintenant plus facile d'atteindre la dose journalière efficace de stanol d'au moins 2 g par jour, puisque St-Hubert a enrichi sa gamme de trois spécialités laitières maigres contenant 0,8 g de stanol par pot : Ilô nature, Ilô saveur vanille et Ilô brassé aux cerises, que l'on trouve au rayon yaourts. Ces produits ont fait l'objet d'une procédure d'autorisation de mise sur la marché par l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), laquelle a recommandé un emballage explicite précisant les quantités utiles à consommer dans le cadre d'une alimentation équilibrée.

Conférence de presse organisée par St Hubert à l'occasion des Entretiens de Bichat.

Ludmila COUTURIER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7402