« Les médecins sont souvent furieux d'apprendre par les médias certaines informations concernant la santé alors qu'ils auraient voulu être informés les premiers », constate Le Pr Lucien Abenhaïm. Le directeur général de la Santé a ainsi essuyé des reproches lors des campagnes de vaccination contre la méningite (sorties en gros titre dans la presse régionale). « Je l'ai observé encore récemment avec l'épidémie de SRAS, nous avons des difficultés à tenir les professionnels de santé informés les premiers. » D'où le choix de communiquer directement et rapidement grâce à la messagerie Internet.
Le concept a été soumis à différentes instances professionnelles (syndicats, Ordre, sociétés savantes) et selon le Dr Richard Bouton qui a réalisé cette consultation, « l'accueil général a été très favorable», les médecins manifestant « un vif intérêt pour les alertes sanitaires ». Une enquête qualitative auprès de médecins internautes et d'une cinquantaine de praticiens de Bourges et d'Evreux montre que 78 % des médecins interrogés pensent que l'e-mail est le moyen le plus adapté à l'envoi d'une alerte sanitaire spécifique.
Comment s'inscrire ?
Un moyen que l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) utilise depuis décembre dernier avec la mise en place de sa liste de diffusion. Ce service compte 5 500 abonnés par inscription volontaire (dont 1 234 établissements de santé) qui ont reçu en six mois 85 messages (retraits de lots, appareils défectueux, etc.).
L'inscription à la messagerie de la DGS est volontaire, et en application de la loi Informatique et Libertés, le professionnel de santé peut modifier son adresse ou se désinscrire à tout moment. La base de données constituée par la DGS a fait l'objet d'une déclaration CNIL.
Pour s'inscrire, il suffit de se connecter au site « DGS-urgent »* et d'aller à la rubrique « s'inscrire à la liste de diffusion » Apparaît un formulaire à remplir avec son numéro ADELI, son adresse électronique, ses nom et prénom, et sa profession (médecin, pharmacien, infirmière, autre). Il est possible de s'inscrire plusieurs fois pour recevoir les messages à différentes adresses. En retour, le professionnel de santé reçoit un message confirmant son inscription.
La DGS pense utiliser ce moyen d'information directe environ une fois par semaine en privilégiant les informations susceptibles d'avoir un impact sur la pratique médicale. « Ce ne sont pas des informations confidentielles », précise le Pr Abenhaïm, mais l'intérêt pour le médecin est d'en prendre connaissance plus rapidement et de façon plus complètes (avec des liens éventuels vers le site du ministère). Il pourra s'agir de messages urgents ou simplement de rappels de circonstances (comme les conseils pour l'observation d'une éclipse). Ainsi, les médecins ne pourront plus se plaindre de ne pas avoir été informés. Pour les inciter à s'inscrire, la DGS va leur adresser dans les prochains jours un courrier... papier.
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