Éditorial

Alerte formation !

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Publié le 03/10/2016
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La Ministre de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, et la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, ont entrepris une réforme des Diplômes d’Études Spécialisées en médecine. Malgré les alertes de la sous-section Hépato-gastro-entérologie du Conseil National des Universités (CNU), de la Collégiale Des Universitaires en Hépato-gastro-entérologie (CDU HGE), de l’Association Française des Internes en Hépato-gastro-entérologie (AFIHGE) et plus globalement du Conseil National Professionnel en Hépato-gastro-entérologie (CNP HGE), nos interrogations et nos craintes n’ont pas été pour l’instant entendues par les cabinets ministériels concernés.

Non, nous ne voulons pas d’une formation au rabais pour les futurs hépato-gastro-entérologues ! Limiter cette formation à 4 années de 3e cycle dont une année de mise en situation en autonomie ne permet pas de répondre à l’étendue des connaissances et des compétences permettant d’acquérir une aisance suffisante pour être au service de la santé des Français. Cela nous place par ailleurs en contradiction avec les recommandations européennes.

Non, nous ne voulons pas d’hépato-gastro-entérologues à qualité variable ! Cette idée a été avancée par un des conseillers de la Ministre de la Santé. Cela n’est pas admissible. On ne peut pas considérer que l’offre de soins serait de qualité variable pour des patients selon qu’ils sont pris en charge demain, en centre hospitalo-universitaire, en centre hospitalier général, ou en secteur libéral.

Oui, l’ensemble des hépato-gastro-entérologues et particulièrement les plus jeunes réunis au sein de l’AFIHGE souhaitent un internat à 5 ans, durée minimale nécessaire pour acquérir les compétences cliniques et techniques de notre spécialité. L’hépato-gastro-entérologie ne peut être considérée comme une spécialité purement médicale. Il s’agit d’une spécialité médicotechnique prenant en charge des patients souffrant de cancers, de maladies inflammatoires, de maladies hépatiques chroniques, entre autres. On demande également à l’hépato-gastro-entérologue une compétence quotidienne en endoscopie diagnostique et thérapeutique, et en proctologie médicale et pour quelques-uns d’entre nous, chirurgicale. Cette réforme nous semble dangereuse et risque d’aboutir à une diminution de la qualité de soins dans notre pays. L’ensemble de la profession en appelle à la responsabilité du Président de la République, du Gouvernement et des Ministres en charge de ce dossier afin que nos demandes parfaitement légitimes puissent être entendues et prises en compte dans cette réforme des DES.

 

Président du Conseil National Professionnel en Hépato-gastro-entérologie CNP HGE

Dr Franck Devulder

Source : Bilan Spécialiste